Afin de souligner le «rendement exceptionnel» de certains employés, Revenu Québec a donné pour l'exercice financier 2012-2013 un peu plus d'un million de dollars en bonis. Une augmentation de 12,5% comparativement à l'année dernière.

Revenu Québec a distribué pour 1 129 292,26$ en bonis à 539 membres de son personnel pour l'année financière 2012-2013, a appris La Presse en vertu de la Loi sur l'accès à l'information. Comparativement à l'année dernière, ce sont 30 employés de plus qui ont reçu une prime.

Selon le chef des relations publiques, Stéphane Dion, «aucun boni n'a été accordé aux cadres de Revenu Québec en 2012-2013. 85% des bonis ont été octroyés à des syndiqués et 15% à des non-syndiqués en 2012-2013».

Selon les données fournies par Revenu Québec, 459 syndiqués se sont réparti 948 486$ en bonis, contrairement à 80 du côté des non-syndiqués, pour un total de 180 807$.

«Le rendement exceptionnel d'un employé est caractérisé par le fait que les résultats de son travail ont clairement dépassé les attentes, les objectifs ou les responsabilités préalablement fixés», dit Stéphane Dion.

Pour le président du Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), Richard Perron, ces bonis sont «mérités» parce que «les salaires ne sont pas au rendez-vous». «C'est quoi un million sur un budget d'un milliard de l'agence du Revenu», estime-t-il, évoquant que les bonis représentent seulement 3,5% des salaires des syndiqués.

Processus obscur

Richard Perron accuse par ailleurs Revenu Québec de manquer de «transparence» dans l'attribution des bonis. «Le processus est obscur, et ça a comme conséquence de créer des tensions dans les relations de travail», remarque-t-il.

Il rappelle aussi que les bonis font partie de la convention collective depuis 2005, contrairement au souhait du SPGQ, qui aimerait obtenir des augmentations de salaire pour ses syndiqués. «Revenu Québec pourrait donner plus de bonis à ses employés», fait-il valoir.

Lucie Martineau, présidente générale du Syndicat de la fonction publique du Québec, rappelle de son côté que ses membres ne sont pas assujettis aux bonis. «À nos yeux, il est préférable d'avoir des augmentations salariales pour toutes et tous plutôt que des bonis soumis au libre arbitre de l'employeur», a-t-elle dit.