Depuis la création en février 2011 de l'Unité permanente anticorruption (UPAC), l'escouade Marteau de la Sûreté du Québec - la branche armée de l'UPAC - multiplie les frappes et les perquisitions. En tout, 49 personnes ont été arrêtées, ce qui a permis le dépôt de 177 chefs d'accusation criminels. Plus de 450 mandats de perquisition ont également été exécutés. Les derniers ont eu lieu à l'hôtel de ville de Montréal. Voici un aperçu des derniers mois.

LAVAL

Les perquisitions ont été nombreuses l'automne dernier à l'hôtel de ville de Laval. Elles ont mené à la démission de l'ex-maire Gilles Vaillancourt, le 9 novembre. En tout, neuf mandats de perquisition ont été exécutés.

Le bureau du nouveau maire par intérim, Alexandre Duplessis, a également été dans la ligne de mire de la police. L'UPAC mène plusieurs enquêtes sur des allégations de corruption, de favoritisme et de collusion dans l'attribution de contrats qui ont été donnés par la Ville de Laval sous la gouverne de l'ex-maire Vaillancourt.

Les frappes ont débuté le 4 octobre, jour où les policiers ont rendu visite à Gilles Vaillancourt à l'un de ses domiciles. Le lendemain, l'UPAC a remis ça en frappant à un condo habité par la cousine de M. Vaillancourt, qui aurait tenté de dissimuler dans les toilettes des milliers de dollars que lui avait remis la femme de l'ex-maire avant l'arrivée des policiers.

À la mi-octobre, les policiers ont investi les sièges sociaux de six entreprises qui recevaient la part du lion des contrats octroyés par la Ville de Laval. Ces entreprises sont Louisbourg SBC, Poly-Excavation, Construction Mergad, Nepcon,

Valmont Nadon Excavation et J. Dufresne Asphalte.

En novembre, les policiers ont mené une perquisition dans les bureaux de l'ancien parti PRO des Lavallois, ainsi qu'au domicile de son agent officiel, Me Jean Bertrand.

MONTRÉAL

Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) a été éclaboussé par une enquête de l'UPAC en septembre dernier. L'escouade Marteau a mené des perquisitions dans les bureaux du mégahôpital, dans le cadre d'une enquête concernant de possibles malversations lors de l'attribution du contrat de construction de l'hôpital du campus Glen.

BROSSARD

L'un des plus importants entrepreneurs en construction du Québec, Paolo Catania, n'a pas été épargné par l'UPAC. En avril 2012, environ 80 enquêteurs ont exécuté 11 mandats de perquisition dans des sociétés liées à l'entrepreneur. Plusieurs documents ont été saisis au siège social de Construction Frank Catania&Associés, à Brossard. Les enquêteurs étaient à la recherche de preuves de malversations fiscales dans le dossier de Faubourg Contrecoeur, un complexe résidentiel situé dans l'est de Montréal.

SAINT-CONSTANT

En mars dernier, le maire de Saint-Constant, Gilles Pepin, a reçu la visite des enquêteurs de l'UPAC. Pourtant, ce dernier avait qualifié de «bouffonnerie» la possibilité que son administration soit visée par l'escouade Marteau. Les policiers se sont présentés chez lui, mais n'ont pas limité leurs recherches à son domicile. Son entreprise d'évaluation, la mairie, la résidence de son fils, ainsi que l'édifice des services techniques de la Ville ont été investis. L'enquête menée visait des allégations de financement électoral illégal.

MASCOUCHE

Le printemps a été chaud à Mascouche. En avril, l'UPAC a arrêté 14 acteurs importants de la couronne nord de Montréal, dont les entrepreneurs Tony Accurso, ainsi que Normand Trudel. Le maire de Mascouche, Richard Marcotte, qui a démissionné en novembre dernier, a également été arrêté et interrogé par l'escouade Marteau. Dans le cadre de la même opération, Accurso a été arrêté à son domicile. Il fait face à six chefs d'accusation, dans une affaire de malversations dans l'attribution de contrats à Mascouche.