Les enfants américains boivent 50% plus de boissons sucrées (faux jus, boisson gazeuse, etc.) par jour que de lait. «Depuis 30 ans, la consommation de lait chez les enfants baisse continuellement, a dit Sean Cash, professeur à l'Université Tufts, de Boston. Ce n'est pas positif.»

Dans l'espoir de prévenir l'obésité, la France impose une «taxe soda» de deux centimes d'euros par canette depuis le 1er janvier. Au Danemark, ce sont les aliments contenant plus de 2,3% de gras saturés qui sont taxés, depuis octobre dernier. «En conséquence, les Danois vont maintenant en Allemagne acheter du beurre», a rapporté M. Cash.

Taxer la malbouffe, est-ce efficace? Une taxe de 0,5 cent par 30 ml de boisson sucrée ferait en sorte que les enfants consomment de 40 à 51 calories de moins, par jour (étude Lin et al, 2011). Chez les adultes, la réduction calorique serait encore plus faible (34 à 47 calories par jour). «L'impact sur le poids est modeste», a noté M. Cash.

Vendre le coca à prix plus élevé fait toutefois augmenter la consommation de lait faible en gras, qui a l'avantage d'être riche en calcium et en vitamine D. Gros hic: ce type de taxe affecte plus durement les pauvres. Parce qu'ils achètent plus de boissons sucrées que les autres et parce qu'ils consacrent une plus grosse part de leur revenu à se nourrir.

Taxer la malbouffe n'a qu'un effet indubitable, selon M. Cash. «C'est un moyen formidable de faire de l'argent», a-t-il dit. Une taxe de 0,5 cent par 30 ml de boisson sucrée rapporterait... 5,8 milliards par an, aux États-Unis.