La concentration de radon, un gaz radioactif, a dépassé la norme canadienne dans 11 ds 65 écoles visées par une étude de l'Institut national de santé publique (INSPQ) publiée hier.

Le radon est le produit de la décomposition naturelle de l'uranium. Comme c'est un gaz plus lourd que l'air, il a tendance à s'accumuler dans les pièces du sous-sol ou de rez-de-chaussée mal aérées.

L'exposition prolongée au radon est considérée comme la deuxième cause de cancer du poumon au Québec, après le tabagisme.

L'étude de l'INSPQ ciblait trois régions du Québec, soit la Gaspésie, l'Outaouais et les Laurentides. Le rapport ne nomme pas les écoles qui dépassent le critère d'exposition.

Cependant, la détection de radon est en cours dans toutes les écoles de la province, affirme le ministère de l'Éducation, des Loisirs et des Sports (MELS).

«On lancé en août 2011 une opération de détection du radon dans 3600 bâtiments scolaires et 278 établissements d'enseignement privé, affirme Esther Chouinard, de la direction des communications du MELS. On devrait obtenir sous peu les rapports des commissions scolaires.»

La ligne directrice fédérale d'exposition au radon a été resserrée en 2007. Elle est passée de 800 becquerels par mètre cube d'air à 200 Bq/m3. Un becquerel correspond à la désintégration d'un atome par seconde.

Des remèdes

Dans les écoles ciblées par l'étude de l'INPSQ, on a observé en moyenne un taux de 72 Bq/m3 au sous-sol et 73 Bq/m3 au rez-de-chaussée. Cependant, un échantillon a atteint 663 Bq/m3 dans une école de Gaspésie et 453 Bq/m3 dans une école des Laurentides. En Outaouais, la moyenne était basse; un seul échantillon dépassait légèrement la norme, à 206 Bq/m3.

«L'ensemble des écoles où l'on a mesuré des concentrations de radon excédant la ligne directrice fédérale fera l'objet de travaux d'atténuation, et ce, dans les délais prescrits, affirme l'INSPQ. Les gestionnaires des commissions scolaires ont en effet convenu de procéder à l'inspection et à la réfection de la dalle de fondation (colmatage des fissures et du pourtour des entrées de service), puis à l'installation d'un ventilateur récupérateur de chaleur (VRC).»

L'efficacité des travaux

Les commissions scolaires vont aussi mesurer le radon après les interventions afin de s'assurer de leur efficacité.

Selon l'INSPQ, les résultats de cette étude lancée en 2009 «constituent un argument supplémentaire supportant le développement de programmes de dépistage du radon dans les bâtiments publics (écoles, garderies, etc.)».

En 2009, le Dr Jean-Claude Dessau, président du Comité québécois sur le radon au ministère de la Santé et des Services sociaux, avait affirmé à La Presse: «À terme, nous aimerions qu'il y ait des mesures dans tous les édifices publics.»

Le Dr Dessau n'était pas disponible hier pour une entrevue.