«En tant que personne et en tant qu'entraîneur, ça me fait du bien.» Richard Martel a quitté le Québec le 7 août, se dirigeant vers la Suède, pour vivre une toute nouvelle aventure. «Je m'aperçois que j'avais besoin de ce bagage, que je devais aller chercher ces informations supplémentaires.»

La saison de hockey n'est pas encore commencée, à Visby, sur l'île de Gotland. Martel et ses troupes, qui jouent dans la division 1 de la ligue professionnelle suédoise, ont toutefois participé à deux parties hors concours. S'il s'est rapidement aperçu que les Suédois jouent moins physiquement, mais utilisent davantage leur vitesse, l'ancien monarque des Saguenéens de Chicoutimi s'est aussi vite rendu compte qu'une opportunité incroyable se présente à lui. «Ça ouvre tellement les horizons. C'est vraiment vraiment intéressant. C'est une expérience additionnelle pour moi. Quand j'ai accepté ce poste, je savais que je ne le regretterais pas. Je n'ai jamais douté. Et j'ai bien fait, parce que c'est merveilleux ce que je vis.»

Richard Martel ne cumule pas les fonctions d'entraîneur-chef et de directeur général, à Visby, contrairement à ce qu'il faisait à Chicoutimi. «En étant seulement entraîneur, j'ai vraiment le temps de beaucoup m'occuper de mon équipe. Ça fait des années que je n'ai pas vécu cela. C'est une moyenne belle expérience.»

Ses joueurs ont entre 19 et 25 ans. «Ce sont des joueurs matures. Certains d'entre eux sont mariés. Il y en a huit qui font cela à temps plein. Les autres ont un emploi à temps partiel en plus de jouer pour le Visby Roma. Le calibre ressemble à du junior majeur. En fait, si l'on veut comparer avec un calibre en Amérique du Nord, c'est avec la Ligue de hockey junior majeur du Québec qu'il faut le faire. Je dirais par contre que les joueurs ici (en Suède) sont davantage toujours en mouvement. Mais ils vont moins dans l'enclave.»

Après avoir traversé la Réserve faunique des Laurentides pendant huit ans, voilà que c'est en bateau que Richard Martel doit se rendre aux parties de sa formation. L'île de Gotland se trouve à 90 kilomètres à l'est de la Suède et à 130 kilomètres à l'ouest du plus proche des États baltes, la Lettonie. «Nous faisons 2h30 de bateau chaque fois que nous jouons à l'extérieur. Les autres formations sont presque toutes à une heure de Stockholm. Nous sommes les seuls à être éloignés. C'est bien. De chez moi, je vois la mer baltique. C'est vraiment agréable.» Le Visby Roma joue deux parties par semaine.

Le hockey, un langage universel

Richard Martel rit lorsqu'on lui demande si la langue est une barrière. Les Suédois parlent bien anglais, certes, mais il ne s'agit pas de leur langue maternelle. Et Richard Martel ne maîtrise pas parfaitement la langue de Shakespeare. «Le hockey, c'est un langage universel. ''Backcheck'' et ''shoot the puck'', ça se dit pareil, peu importe la langue! La langue n'est pas un problème.»

C'est la première fois qu'un entraîneur canadien se joint à une formation de division 1 de la ligue suédoise. «Le Canada a une bonne réputation. Écoute, on passe notre temps à gagner le Championnat du monde de hockey junior. Les gens de partout savent que l'on forme de bons joueurs. Les Suédois respectent ça. Et on doit les respecter de plus en plus, parce qu'ils forment eux aussi de bons joueurs.» L'année dernière, ce sont les Suédois qui ont remporté le Championnat du monde de hockey junior, en battant les Russes 1-0 en prolongation.

Contre Forsberg

L'équipe de Martel a joué une partie amicale contre de grandes vedettes de la LNH, dont Peter Forsberg, les jumeaux Sedin, Henrik Zetterberg et Erik Karlsson. L'objectif était d'amasser des fonds pour l'hôpital de l'endroit. «C'est impressionnant de les voir tous réunis. Ils bougent la ''puck''! J'ai toujours apprécié Forsberg comme joueur. C'était bien de diriger contre lui, même si c'était juste amical.»

La saison du Visby Roma débutera le 14 septembre. Richard Martel est sous contrat pour un an, en plus d'avoir une option sur une deuxième année. Dans une entrevue accordée à un média suédois, en anglais, Martel a affirmé vouloir que ses joueurs «travaillent toujours plus fort et livrent un spectacle excitant à leurs partisans.» Il y a des choses qui ne changent pas.