Deux des trois individus de race noire arrêtés sur la zone portuaire de Chicoutimi dans le cadre d'une opération spéciale et soupçonnés d'appartenir à des gangs de rue de la métropole devront demeurer derrière les barreaux jusqu'au 7 août alors qu'ils subiront leur enquête sur remise en liberté.

Les trois individus revenaient devant le tribunal, hier matin, pour la suite des procédures. Lors de leur arrestation, les policiers avaient retrouvé dans le véhicule qu'ils utilisaient un pistolet Glock de calibre .40 ainsi que des stupéfiants. L'un des individus avait également en sa possession une arme à autorisation restreinte dans un dessein dangereux, un pistolet Ekol Lady de calibre 9 mm. Les policiers avaient aussi saisi de la marijuana, de l'argent provenant de la criminalité et de la cocaïne.

Hier, le juge Michel Boudreault, de la Cour du Québec, a autorisé la remise en liberté de Cubahiro Bellard. Le jeune homme de 18 ans ne possède aucun antécédent judiciaire et a été en mesure de présenter un cautionnement de 1000 $. Il a aussi compté sur le support de sa soeur qui s'est présentée devant le tribunal pour confirmer au juge qu'elle prenait charge de son frère pour la suite de choses.

Le procureur de la couronne au dossier, Me Michaël Bourget, a énuméré plusieurs conditions que le jeune homme devra respecter à son retour dans la métropole. Il demeurera à la maison entre 19h et 6h. Il devra aussi fréquenter l'école et s'abstenir d'entrer en contact avec ses deux complices.

Cautionnement

Interrogé par le juge sur les mesures entourant la remise en liberté de Bellard, le procureur de la Couronne a expliqué qu'il avait rencontré la soeur de l'accusé et qu'il n'avait aucune raison de croire que la famille cautionnait les gestes. Il est donc convaincu que la soeur du jeune homme surveillera attentivement le comportement de son frère. Elle et son conjoint ont déposé un engagement de 1000$.

Il faut quand même préciser que Bellard, malgré le fait qu'il ne possède aucun antécédent judiciaire, avait quand même en sa possession une arme à autorisation restreinte dans un dessein dangereuse. Ce dernier sera de retour à Chicoutimi le 11 octobre prochain pour subir son enquête préliminaire.

Les deux autres individus, Christian Ndizeye et Aimé-Claudien Bususuru, n'avaient pas été en mesure de regrouper les cautionnements nécessaires pour convaincre le tribunal que leur remise en liberté ne représentait aucun risque pour la société. De plus, il s'agit d'individus possédant des antécédents judiciaires dont certains peuvent constituer un frein à leur remise en liberté.

Dossiers en attente

C'est le cas de Bususuru, représenté par Me Dominic Bouchard, qui était en attente pour deux dossiers de vols qualifiés. Il était également soumis à des engagements découlant d'un dossier devant le tribunal de la jeunesse. «J'ai demandé au procureur de la Couronne de nous informer sur la preuve pour les deux vols qualifiés. Il y a différents types de vols qualifiés. Un individu peut être accusé de vol qualifié alors qu'il se sauve après avoir dérobé de la marchandise et il y a l'individu qui détrousse un employé de dépanneur en lui pointant un pistolet», explique Me Bouchard pour faire la nuance dans la gravité d'un même crime.

Au cours de cet entretien, le criminaliste a de nouveau réitéré qu'il n'y avait toujours aucune preuve pour soutenir que les trois individus arrêtés par les policiers de Saguenay sont associés à des gangs de rue ou en mission commandée par ces mêmes organisations implantées dans la région de Montréal.

Enquête conjointe

Les deux accusés vont subir une enquête sur remise en liberté conjointe. Le juge Michel Boudreault a signifié aux autorités carcérales qu'il était impératif d'assurer la présence d'un assez grand nombre d'agents correctionnels pour être en mesure de tenir cette enquête conjointe. Tout indique que la direction de la prison est réticente à répondre aux besoins additionnels en personnel pour ce genre de procédure et c'est ce qui explique la directive du juge.