Malgré le climat de tension et d'affrontement sans précédent qui a accompagné les manifestations étudiantes du printemps, les policiers de Montréal n'ont pas été plus nombreux à demander de l'aide psychologique, révèle un document obtenu par La Presse grâce à la Loi sur l'accès à l'information.

Au plus fort de la crise, entre les mois de mars et juin, les psychologues du Programme d'aide aux policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont fait 1040 consultations, à peine 100 de plus que l'an dernier pour la même période. Durant ces quatre mois de conflit, les bureaux du programme ont reçu 213 appels pour des sujets différents, ils ont ouvert 81 nouveaux dossiers pour des policiers qui n'avaient encore jamais bénéficié de leurs services et ont géré 32 situations de crise, des crises familiales ou suicidaires, par exemple. C'est légèrement moins qu'en 2010.

Policiers très sollicités

Les policiers de la métropole ont été extrêmement sollicités durant les manifestations. Certains membres du groupe d'intervention, communément appelé l'antiémeute, travaillaient jusqu'à 100 heures par semaine. Des agents de poste de quartier assumaient des horaires semblables. Dans la foulée de certains événements, comme le désormais célèbre cas de la policière portant le matricule 728 qui a aspergé à répétition des manifestants de gaz poivre, plusieurs ont accusé les agents d'être fatigués psychologiquement. Si c'est le cas, cela ne se reflète pas dans le nombre d'appels à l'aide.

Le SPVM a refusé de nous accorder une entrevue sur le sujet afin de «protéger la confidentialité et la confiance de ceux qui utilisent les services du programme d'aide». Le service de police n'exclut pas que le nombre de demandes augmente dans les prochains mois à cause des contrecoups de la grève étudiante, «une fois que la poussière sera retombée».

Selon des données obtenues l'an dernier par La Presse, environ 300 policiers montréalais par année ont recours aux services psychologiques offerts par leur employeur pour 3000 consultations. Cela représente moins de 7% des quelque 4600 policiers du SPVM, ce qui correspond à la moyenne de la population.

Le Programme d'aide aux policiers offre un service sept jours sur sept, jour et nuit pour les situations urgentes, en plus d'offrir de l'accompagnement aux agents qui en ressentent le besoin et d'assurer le programme de prévention du suicide et un volet de formation des superviseurs.