Les délégués du Vatican à la conférence Rio"20 sont parvenus à faire retirer de la déclaration finale toute expression déclarant que les femmes du monde ont droit à l'avortement et à la contraception.

Avec l'appui des pays du G77, organisation de pays en développement, le Vatican a réussi à obtenir un consensus pour qu'on efface la mention des «droits à la reproduction» du texte final.

Un délégué du Nicaragua a sermonné les groupes de pensée «libérale» parce qu'ils ont utilisé un terme «que chaque pays à l'ONU connaît comme un code pour parler d'avortement».

«C'est une tragédie que des États, avec l'influence du Vatican, aient retiré ce droit aux femmes», a déclaré Jessica Evan, de Human Rights Watch.

La Russie a également appuyé le Vatican dans le rejet d'une proposition sur la planification des naissances comme un des nombreux outils au développement durable. «Je pense que c'est scandaleux qu'une majorité masculine de leaders dicte aux femmes du monde entier, comment elles devraient contrôler leur corps, s'est exclamé furieux, Kumi Naldoo de Greenpeace.

Le Canada est critiqué

Un véritable concert de critiques s'est également fait entendre hier à la clôture de la conférence, devant la position canadienne dans plusieurs domaines.

Amnistie internationale et Human Rights Watch ont vertement critiqué le gouvernement Harper pour son rôle dans le retrait du texte final de l'obligation des entreprises à respecter les droits de la personne.

«Le Canada était le pays le plus opposé à ce que l'on enchâsse ça dans la déclaration, même chose pour le droit d'association et de manifestation», a renchéri Jessica Evans.

Selon l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique, le refus du Canada et de plusieurs pays industrialisés d'accorder une aide financière ou un transfert de technologie aux pays en développement pour qu'ils empruntent la voie du développement durable constitue un recul par rapport à la déclaration du Sommet de la Terre de 1992.

Comme d'autres pays, le Canada s'est également opposé à ce qu'on mette fin, d'ici à 2020, aux subventions accordées aux combustibles fossiles.

«Alors qu'on finance les sociétés pétrolières, gazières et de charbon à la hauteur de 730 milliards de dollars par année mondialement, on a refusé de dégager 30 milliards pour favoriser le développement durable», affirme Patrick Bonin.

L'ONU a récemment rendu public son rapport sur l'état de la planète et les objectifs environnementaux que s'étaient fixés les leaders mondiaux durant le Sommet de la Terre en 1992.

«Seulement 4 de ces 90 objectifs ont été atteints», soutient Équiterre «Il fallait arriver à Rio avec la détermination de faire plus et clairement, on n'a pas fait ça», déplore Steven Guilbeault.