Une maison peut abriter des serres hydroponiques à plusieurs reprises, soulignent des sources policières. Un système de prête-noms ainsi que l'absence de suspects sur les lieux des perquisitions contribueraient à alimenter ce cercle vicieux.

«Lorsqu'on le rencontre, le propriétaire de l'immeuble tombe souvent des nues, bien qu'il arrive qu'il soit au courant de l'existence de la plantation. Une fois la poussière retombée, de nouveaux locataires s'installent, et la culture reprend», raconte une source policière. Un autre policier souligne que les propriétaires des maisons habitent souvent en Ontario ou en Colombie-Britannique et mandatent des gens pour s'occuper de leurs propriétés.

Une fois qu'ils sont intervenus, les policiers n'ont plus de pouvoir. Les peines clémentes imposées par les tribunaux auraient peu d'effet dissuasif, d'autant plus que l'environnement est déjà parfait pour les trafiquants: la maison est souvent vide et il suffit d'installer un nouvel équipement.

Lorsque le propriétaire est arrêté ou s'est volatilisé, les résidences peuvent aussi être reprises par la banque puis revendues au rabais. Elles attirent alors spéculateurs et opportunistes, qui effacent les ravages d'une plantation avant de revendre la maison à profit. Les autorités peuvent aussi saisir la maison lorsqu'elle fait partie de la preuve dans un procès. Au SPVM, le commandant Daniel Ménard se réjouit d'avoir saisi l'an dernier pour 15 millions de dollars de biens (immeubles, maisons, argent liquide et autres) dans des rafles liées aux plantations.