Les acteurs impliqués dans la culture de marijuana ont tous leur rôle à jouer. En première ligne, il y a les jardiniers, qui cultivent et entretiennent les plants tout en servant de «couverture» pour dissiper les soupçons qui pourraient naître dans le voisinage. Selon nos informations, ils sont fréquemment victimes d'un terrible engrenage. Des hommes aux prises avec d'importantes dettes de jeu sont souvent forcés de «faire du temps» dans les plantations pour effacer l'ardoise, souligne-t-on.

Certains viennent d'arriver au Canada. Ils maîtrisent mal le français et l'anglais et se font recruter par des groupes criminels. D'autres sont attirés par la perspective d'un emploi payant et choisissent de fermer les yeux. «Ils ont souvent des antécédents en la matière un peu partout au pays», note le commandant Daniel Ménard, du SPVM.

Pour éviter de faire naître des doutes dans le voisinage, les jardiniers s'installent de plus en plus régulièrement en famille dans les domiciles. Ils doivent souvent entretenir plusieurs maisons du même secteur.

En deuxième ligne, il y a les intermédiaires, qui organisent la livraison et le transport de la marchandise. Si 50 kg de cannabis doivent se rendre aux États-Unis, l'intermédiaire contacte plusieurs jardiniers pour rassembler la cargaison, financer l'équipement et s'occuper du transport de la drogue.