78%: c'est le pourcentage qui représente la hausse des cas d'enfants autistes aux États-Unis entre 2002 et 2008. Soulignons que plus de 1% des enfants américains sont frappés par cette maladie.

Selon une étude du Centre de contrôle des maladies (CDC), qui couvre près de 350 000 enfants de 8 ans dans 14 États, montre des différences régionales importantes. Les taux vont du simple au quadruple, de 0,5% en Alabama à près de 2% en Utah.

«À mon avis, cela montre que l'augmentation du nombre de cas est au moins en partie due à l'amélioration des programmes de détection», estime Éric Fombonne, un pédiatre de l'Université McGill qui a fait plusieurs études sur l'autisme. «On voit une forte augmentation dans des États pauvres du Sud qui avaient de moins bons programmes mais qui les améliorent. Et moins d'augmentation dans des États comme le New Jersey, qui consacre beaucoup de ressources à l'autisme depuis un certain temps. Pour ce qui est du chiffre de l'Utah, je crois qu'il s'agit d'un problème statistique dû au faible nombre d'enfants.» Seulement 2000 enfants ont été examinés en Utah.

Voit-on un plafonnement dans les États les mieux équipés face à l'autisme? «Non, dit le Dr Fombonne. Il faut voir jusqu'où ça va mener. Nous avons publié en 2010 une étude sur les enfants de Montréal qui montrait que chez les enfants de première et deuxième années scolaires, le taux est plus élevé, jusqu'à 1,4% ou 1,5%.»

L'étude montréalaise de 2010, qui portait sur des données de 2008 comme l'étude du CDC, montrait que le taux chez les enfants de sixième année était de 0,9%.

D'autres affections - moins sévères - sont plus fréquentes. L'hyperactivité touche 8% des enfants, selon le CDC, un organisme gouvernemental, et les troubles du langage, 6%.

Carmen Lahaie, présidente du C.A. d'Autisme-Montréal, n'arrive pas à la même conclusion que le DrFombonne face aux données du CDC. «J'ai juré sur la tête de mon fils, autiste et maintenant âgé de 32 ans, de trouver les causes de l'autisme, dit Mme Lahaie. On ne peut pas seulement dire que c'est génétique, que ça arrive sans raison. Mais au Québec, on ne parle pas de ça. Aux États-Unis, il y a des recherches sur les troubles intestinaux qui accompagnent souvent l'autisme.»

Le Dr Fombonne estime que plusieurs études, dont certaines des siennes, ont établi qu'il n'y a aucun lien entre les vaccins et l'autisme.