La femme du maire de Mascouche a suscité les questionnements de l'opposition récemment lorsqu'elle a semblé se réjouir, sur le réseau Facebook de la défaite de la Ville dans sa bataille judiciaire contre Écolosol, firme de gestion des sols contaminés appartenant aux hommes d'affaires Tony Accurso et Normand Trudel.

Cette prise de position contre la Ville apporte de l'eau au moulin des opposants qui attaquent le maire Richard Marcotte depuis longtemps pour ses liens avec les deux hommes d'affaires qui poursuivaient sa ville.

Un reportage de l'émission Enquête à Radio-Canada a démontré les liens étroits du maire avec Normand Trudel, qui a obtenu près de 40 millions de dollars de contrats par la Ville de Mascouche entre 2000 et 2009. M. Marcotte a aussi séjourné sur le yacht de Tony Accurso, mais il a déclaré qu'il ne considérait pas la chose comme un privilège.

Affrontement en cour

Écolosol poursuivait Mascouche devant les tribunaux, car la Ville avait refusé de lui délivrer un nouveau certificat de conformité pour ses activités d'enfouissement de sols contaminés.

La Ville a prétendu que, lorsqu'elle avait établi de tels certificats dans le passé, elle croyait qu'Écolosol se limitait au stockage et à la valorisation de sols contaminés, sans les enfouir. Maintenant qu'elle connaît la vraie nature des activités de l'entreprise, elle ne veut pas, selon elle, les certifier conformes.

Mais la Cour supérieure a balayé ces arguments d'un revers de main dans un jugement rendu le 21 février.

Selon la juge Diane Marcelin, «la Ville sait depuis le tout début qu'Écolosol fait de l'enfouissement», mais elle a tenté de changer sa position, car «elle fait maintenant face à un problème politique».

La Cour a donc déclaré que l'enfouissement est autorisé à cet endroit et ordonné à Mascouche de délivrer un certificat attestant que l'ajout d'une nouvelle cellule d'enfouissement par Écolosol ne contrevient à aucun règlement municipal.

Réjouissance sur le Net

Lorsqu'un partisan d'Écolosol s'est réjoui de la défaite de la Ville sur Facebook, en la qualifiant de «bonne nouvelle», la femme du maire Marcotte, Shirley Wilkinson, aurait cliqué «J'aime» pour signifier son approbation.

Le partisan en a rajouté en disant que les citoyens ignoraient les nobles visées d'Écolosol en raison de la «mauvaise presse» ayant entouré le dossier. Encore une fois, Shirley Wilkinson aurait cliqué «J'aime».

Des citoyens ont fait des captures d'écran du tout et les ont transmises à La Presse.

Le cabinet du maire Marcotte a fait savoir qu'il ne commenterait pas ce dossier.

Mais le chef du parti Vision démocratique de Mascouche, Stéphane Handfield, exige maintenant des éclaircissements.

Des questions

«Mme Wilkinson a droit à ses opinions. Mais cette situation soulève des questions. Est-ce que l'opinion de Mme Wilkinson est partagée par le maire? Et est-ce que les intérêts des citoyens de Mascouche ont bien été représentés dans ce dossier?», demande-t-il.

À la Ville, personne n'était en mesure de nous dire, lundi, si la décision de la juge serait portée en appel. Quant à Normand Trudel, il ne nous a pas rappelé.