Le projet immobilier dans la forêt des Hirondelles, adjacente au parc du Mont-Saint-Bruno, continue de susciter la controverse.

Un groupe de citoyens a porté plainte au ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP) après que de la machinerie eut fait son apparition sur le terrain appartenant au sénateur et promoteur immobilier Paul Massicotte.

Ils estiment que ces travaux de sondage de sol lancés à la demande de la Ville par le promoteur contreviennent à la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables.

«Je veux bien qu'il y ait des tests de sol mais est-ce que c'est nécessaire de rentrer avec un bulldozer? demande Michel Desgagnés, qui milite pour la conservation de la forêt. L'écosystème est écrasé. Je suis ahuri de la façon dont ça se déroule.»

Le bureau du MDDEP confirme la réception de la plainte et a envoyé un inspecteur sur les lieux.

L'article 16 de la Loi affirme que «nul ne peut, à l'égard d'une espèce floristique menacée ou vulnérable... détruire... tout spécimen de cette espèce».

L'an dernier, Daniel Gagnon, un biologiste de l'UQAM, avait repéré plusieurs espèces végétales rares ou menacées qui n'apparaissent pas dans les études faites jusqu'ici en vue du projet immobilier d'une trentaine de maisons de luxe. Dont plusieurs plants de ginseng, une espèce désignée menacée au Québec.

Selon un rapport de la Ville réalisé en 2007 par la firme Dimension Environnement, la forêt visée par le projet ne mérite pas d'être conservée, car elle n'abrite que quatre espèces vulnérables. «Dans ce rapport, le ginseng n'est pas mentionné, avait dit M. Gagnon. C'est une omission majeure. Ça fait douter du sérieux de l'étude.»

La Ville n'a pas voulu se prononcer hier sur le respect de la Loi sur les espèces menacées. Le promoteur n'a pas rappelé La Presse.