Une affaire d'espionnage impliquant un officier est en cours alors que la marine royale canadienne est déterminée à améliorer et à étendre la portée de ses propres services de renseignements.

Des documents internes révèlent que les planificateurs militaires ont établi un plan au cours des deux dernières années afin de fournir de meilleures informations au sujet d'éventuelles menaces dans les eaux territoriales canadiennes et les voix de navigation internationales.

Une liste obtenue par La Presse Canadienne permet d'apprendre que la stratégie circulait parmi des officiers supérieurs de la marine, en 2010.

Cela pourrait constituer un prix de la plus haute importance entre de mauvaises mains, donnant une idée de la façon dont les Canadiens obtiennent leurs renseignements.

Le gouvernement du premier ministre Stephen Harper et la marine n'ont pas voulu dire si le sous-lieutenant Jeffery Delisle a eu accès à la stratégie en question ou à des ébauches de celle-ci.

Des officiers ont refusé de discuter de quelque aspect que ce soit de cette affaire.

La trajectoire de la carrière de Delisle l'a mené aux postes les plus délicats dans les Forces armées, incluant celui de chef de la section des renseignements militaires. Il a également travaillé au sein du centre de renseignements de la marine, appelé Trinity.

À Trinity, le présumé espion aurait pu avoir accès à des renseignements d'ordre  tactique, notamment les mouvements des navires et les plans de la marine.

Des spécialistes de la défense et du renseignement affirment cependant que le prix le plus élevé pour une puissance étrangère - qu'il s'agisse de la Russie ou d'une autre nation - serait les méthodes du pays, les codes et le placement des actifs, humains et électroniques.

L'homme de 40 ans est accusé, en vertu de la Loi sur la protection de l'information, d'avoir causé une fuite de renseignements au profit d'une «entité étrangère» et d'abus de confiance, ce qui pourrait lui valoir une peine de prison à perpétuité.