Les contrats accordés par la Ville de Mascouche à la firme de construction de Normand Trudel continuent de créer des vagues judiciaires.

Dernier rebondissement, une mise en demeure adressée par Transport et Excavation Mascouche (TEM) au conseiller municipal Jacques Tremblay pour le sommer de cesser de «jouer le rôle de justicier».

Le 17 octobre dernier, les conseillers de Mascouche Lise Gagnon et Jacques Tremblay ont été les seuls à s'opposer, au cours d'une séance du conseil, à l'attribution d'un contrat de 927 000$ à TEM.

M. Tremblay s'est justifié en arguant notamment que cette firme fait l'objet d'une enquête de la Sûreté du Québec.

«Il est d'ailleurs assez surprenant que les services policiers vous divulguent des informations sur des enquêtes en cours», écrit l'avocat de Normand Trudel, Michel Savonitto, dans sa mise en demeure. On reproche aussi à Jacques Tremblay sa «méconnaissance des enjeux juridiques existants» pour avoir évoqué «la possible illégalité d'octroyer un contrat à une firme» qui fait l'objet d'une enquête.

Il est aussi «sommé de cesser de faire courir des rumeurs [...] et de [s']en tenir à [son] rôle de conseiller municipal».

Par voie de communiqué, Jacques Tremblay a répliqué que cette mise en demeure «vise à le museler dans l'exercice de ses fonctions». «M. Trudel, dit-il, doit accepter que je bénéficie du droit ou non d'appuyer les résolutions présentées au conseil.»

Le conseiller estime «légitime de faire preuve de prudence» lorsqu'il s'agit «de l'argent des contribuables».

Rappelons que sa collègue, Lise Gagnon, a déclaré à la police avoir été victime d'intimidation quelques jours après la même séance du conseil. Salvatore Pinella, sous-traitant de Normand Trudel, lui aurait dit: «J'aimerais que tu fermes les yeux sur les contrats qui vont passer à la Ville de Mascouche. Laisse-les passer pour ton bien.» Des propos qu'a démentis M. Pinella en entrevue à La Presse.

La firme TEM et son dirigeant ont fait l'objet de plusieurs enquêtes médiatiques au cours des derniers mois, en raison surtout de faveurs dont ils auraient fait profiter le maire de Mascouche, Richard Marcotte. Le DGE enquête également sur Normand Trudel.

Normand Trudel et sa firme poursuivent l'avocat Stéphane Handfield (525 000$) et le député péquiste Guillaume Tremblay (environ 400 000$) pour leurs propos dans les médias.