Le frère d'Henri Massé, ex-président de la FTQ chargé de rétablir l'ordre à la FTQ-Construction, dit avoir été rudoyé par des manifestants et secouru par la police lorsqu'il tentait de calmer le jeu pendant les débrayages de lundi.

Richard Massé, directeur de l'inspection à la Commission de la construction du Québec (CCQ), a fait ces déclarations dans une déclaration sous serment déposée déposé en cour.

La famille Massé est bien connue dans l'industrie de la construction. Le frère de Richard, Henri, a été à la tête de la FTQ pendant neuf ans, jusqu'à sa retraite en 2007. Il est devenu, au printemps 2010, conseiller spécial de la FTQ-Construction, qui cherchait à redresser la barre après une année de controverses et de déchirements.

Lundi, des dizaines de manifestants membres de la FTQ-Construction et du Conseil conjoint des métiers de la construction (international) se sont présentés aux bureaux montréalais de la CCQ pour protester contre le projet de loi 33.

Richard Massé est sorti à leur rencontre avec un autre cadre, Guy Lacroix.

«Compte tenu du climat et de la fébrilité du groupe, M. Lacroix a décidé d'aller rencontrer les manifestants pour leur demander quelles étaient leurs revendications, et pour essayer de s'assurer que la situation ne dégénère pas et qu'il n'y ait pas d'acte de vandalisme et de méfait», écrit M. Massé, dans le document déposé en appui à une requête d'injonction pour empêcher de nouvelles perturbations des activités de la CCQ.

Les manifestants auraient annoncé leur intention de faire sortir tous les employés des bureaux. Les cadres auraient alors proposé de retourner discuter avec la haute direction de la CCQ, puis de ressortir avec une position à transmettre aux manifestants.

M. Massé raconte ensuite que de 20 à 30 manifestants seraient arrivés pour forcer la porte de l'édifice. Ils se sont retrouvés devant quelques cadres de la Commission.

«Il y a eu une altercation, je me suis fait bousculer et agripper par le veston et, au même moment, j'ai vu que mes confrères [...] se faisaient aussi bousculer», ajoute M. Massé.

Selon lui, les policiers ont dû s'interposer entre les cadres de la CCQ et les manifestants.

«Par la suite, la bousculade s'est intensifiée et les manifestants cassaient des fenêtres au sous-sol près de la porte et les policiers ont utilisé des gaz pour les repousser à l'extérieur et barrer la porte», se souvient-il.

Un autre directeur a signé une déclaration sous serment dans laquelle dans lequel il dit avoir été rudoyé après que des manifestants eurent «commencé à arracher le cadre de la porte de métal». «Un manifestant m'a agrippé par le haut de la cravate afin de me tasser. Il m'a maintenu dans cette position une minute, jusqu'à ce qu'il perde pied», dit-il. Selon la CCQ, une quinzaine de fenêtres auraient été fracassées par les travailleurs mécontents. De la peinture a aussi été répandue. Henri Massé et son frère n'ont pas rappelé La Presse. Il a été impossible de savoir si le mandat d'Henri Massé est toujours en vigueur à la FTQ-Construction.