La Ville de Saint-Bruno est invitée à refaire ses devoirs en matière de conservation. Son plan de conservation des milieux naturels a besoin d'«améliorations notables» et «devrait s'appuyer sur un portrait complet des milieux naturels», selon les conclusions du rapport de consultation indépendant commandé par la Ville.

Ce rapport a été diffusé hier avant son dévoilement officiel par la Ville. Cette dernière avait 10 jours ouvrables après sa remise, le 15 juin, pour le rendre public et semblait donc hors délai hier. Il n'a pas été possible d'obtenir des commentaires de la Ville hier.

L'administration du maire Claude Benjamin a rendu public son plan de conservation des milieux naturels en mars dernier, alors que des projets immobiliers provoquaient déjà la controverse.

La consultation au sujet de ce plan a été confiée à un organisme externe, l'Institut du Nouveau Monde. Elle a été présidée par l'ancien journaliste Michel Venne et Luc Ouimet, un ancien commissaire du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement. Des centaines de citoyens y ont participé et 45 mémoires ont été déposés.

Le rapport note que de nombreuses améliorations au plan du maire Benjamin sont demandées par les citoyens.

«Dans l'ensemble, la population veut être placée devant des choix mieux éclairés en matière de développement et de conservation», affirme le rapport. Les solutions exposées dans ce plan «ne semblent pas toutes cohérentes avec l'orientation de la Ville en faveur d'une densification de la population».

Au sujet d'un enjeu qui catalyse le débat, un projet immobilier de luxe dans une forêt appelée «boisé des Hirondelles», le rapport affirme que «la Ville disposait de certaines options si elle souhaite prendre la décision de protéger le secteur».

Le plan de conservation s'appuie sur un seul avis d'experts, jugé partiel. «La consultation indique clairement que pour obtenir un appui de la population à son plan de conservation, la Ville devra fournir aux citoyens des informations à jour... obtenues grâce aux services de spécialistes reconnus et indépendants», affirme le rapport.

Les auteurs prennent à témoin le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP), pour qui le plan rédigé par la Ville est au mieux une étape, un pas dans la bonne direction. Un «travail pratique reste à être réalisé, notamment dans l'établissement des priorités de conservation, l'évaluation des besoins en espace de développement, la conciliation des priorités et l'élaboration du plan de conservation proprement dit», affirme le MDDEP dans une lettre adressée à la Ville et qui a été remise à la commission.