Gérald Larose, l'ex-président de la CSN et maintenant professeur invité à l'École de travail social de l'UQAM, estime que le 2 mai dernier, lors de l'élection fédérale, deux plaques tectoniques se sont séparées au Canada, démontrant que le Québec représente une société de plus en plus distincte.

De passage à Jonquière pour participer au 25e Colloque de gestion des ressources humaines sous le thème « Retour vers le futur », M. Larose a livré son interprétation des derniers résultats. Selon lui, il est peut-être vrai que le Canada est maintenant scindé dans un axe gauche-droite en raison de l'élection massive de candidats néo-démocrates au Québec. Cependant, il ne faut pas croire que tout le monde a pris le virage à gauche. « Les Québécois ont davantage de distance par rapport à Ottawa. Ils ne sont pas intéressés à exercer le pouvoir. Ils ont voulu renouveler l'opposition qu'ils assument à Ottawa. Le NPD est dans l'opposition depuis 50 ans et ce sont deux plaques tectoniques qui se sont séparées », affirme-t-il.

La preuve en est selon lui qu'il n'y a pas eu ce même virage au Canada anglais qui a continué d'accorder son appui au gouvernement sortant de Stephen Harper pour la formation d'un gouvernement majoritaire. De ce point de vue, M. Larose croit que le Québec sortira affaibli politiquement avec une opposition moins puissante que sous l'ère bloquiste qui avait l'opportunité d'influencer le gouvernement minoritaire. « Avec une telle majorité conservatrice, on ne peut plus rien faire à Ottawa. J'estime que c'est un gâchis. »

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