Le 24 décembre 2009, en fin d'après-midi. Une dame âgée gare son véhicule dans le stationnement d'un centre commercial. Son mari décide de l'attendre pendant qu'elle va faire les dernières emplettes avant le réveillon; le couple reçoit toute la famille. Une demi-heure plus tard, la dame revient à la voiture et trouve son mari inanimé.

David Genest et Daniel Lachance, techniciens ambulanciers de la CTAQ, arrivent sur les lieux, sirène hurlante et gyrophares allumés. Le moniteur cardiaque affiche une ligne droite, signe que le coeur n'a plus d'activité électrique. Au bout d'une dizaine de minutes, ils arrêtent les manoeuvres de réanimation. L'homme est mort.

David Genest a la lourde tâche d'annoncer la nouvelle à la femme. «On sait que c'est le réveillon, mais on a une mauvaise nouvelle à vous annoncer. On a fait tout ce qu'on a pu, mais il a fallu cesser les manoeuvres. Nous n'avons pas réussi à réanimer votre mari.»

La dame éplorée monte à bord de l'ambulance pour une dernière conversation avec son mari. «Je vais devoir dire à nos enfants et à nos petits-enfants que tu es mort! Pourquoi m'as-tu fait ça le 24?» sanglote-t-elle.

David Genest n'avait pas tout à fait le coeur à la fête en arrivant au réveillon de sa propre famille, quelques heures plus tard. «C'est dur de laisser le travail derrière soi dans des situations aussi tragiques, admet-il. Le temps des Fêtes est une période de rapprochements familiaux et la mort est pire qu'à d'autres moments de l'année. Par empathie pour la famille du défunt, je n'ai pas été capable de m'amuser avec les miens au réveillon de 2009.»