La croissance sans faille de Laval depuis des décennies a un prix: les nouveaux services engendreront en 2011 une hausse des dépenses de 29 millions, soit 4,4% du budget de 690 millions déposé ce matin par le maire Gilles Vaillancourt.

Plus de la moitié de ces millions qu'on ira chercher dans les poches des contribuables serviront en fait à financer les hausses de rémunération et du régime de retraite des employés, ainsi que l'inflation du prix des biens et services. Cette augmentation remarquable des dépenses permettra notamment l'embauche de 16 nouveaux pompiers, l'investissement dans les infrastructures et divers projets d'aménagement.

Grâce à la croissance de la ville, qui devrait atteindre plus de 400 000 habitants en 2011, le compte d'impôts foncier résidentiel moyen n'augmentera que de 1,2%, un montant de 30$. Du côté du non-résidentiel, la hausse est de 2,5%. Le maire Vaillancourt a en outre annoncé un gel des taxes sur l'eau, ainsi que sur le transport régional.

«Ce n'est pas un budget électoral, nous sommes à trois ans des élections, a expliqué M. Vaillancourt. C'est un budget qui reflète le dynamisme, qui améliore la position concurrentielle et augmente l'attractivité de Laval.»

Le maire assure que la tempête dans laquelle il a été pris cet automne, alors que deux candidats aux élections provinciales ont affirmé s'être fait offrir de l'argent comptant, n'a rien changé dans la confection de ce budget. «Pas du tout. Je me suis déplacé chez les Lavallois, je les ai écoutés, je crois fortement que j'ai toujours leur confiance.»

Le maire Vaillancourt a en outre annoncé une série de mesures destinées à renforcer l'éthique et la transparence de l'octroi des contrats. L'équipe de fonctionnaires en charge passera de 41 à 50, tandis qu'un comité de vérification et un bureau de l'ombudsman sera mis sur pied. Un conseiller en éthique sera en outre embauché pour «répondre aux questions des conseillers», a précisé le maire.

Première au Québec, l'attribution de permis aux promoteurs de projets résidentiels, commerciaux et industriels sera conditionnelle à l'obtention de crédits de carbone. Ils devront compenser, selon un mécanisme «validé par nos experts», a précisé le maire, leurs émissions de gaz à effet de serre.

La dette de la Ville continuera en outre de baisser pour une douzième année consécutive pour s'établir à 1161$ par Lavallois. Le maire a rappelé à plusieurs reprises avec fierté que près du tiers des investissements prévus en 2011, soit 105 millions sur 399, sera payé comptant.