Néfaste pour le ski, bénéfique pour le golf. Nuisible au saumon du Pacifique, mais pas à la morue de l'Atlantique, qui en profite. Le réchauffement planétaire ne compte pas que de mauvais côtés, selon une nouvelle étude.

Le rapport recense 60 effets concrets des changements climatiques un peu partout au Canada, divisés en huit catégories, de la santé humaine à la fonte des glaces. Et même si les retombées du réchauffement au Canada sont nuisibles pour la plupart, certaines s'avèrent positives.

Ainsi, l'augmentation des précipitations pourrait accroître la production d'hydroélectricité au Québec. Au même titre que celle du golf, la saison des croisières pourrait s'étirer, tout comme celle des cultures. On note également une augmentation potentielle du tourisme dans l'Arctique, due à l'absence de glace. Toutefois, cette glace, ou plutôt son absence suscite l'inquiétude, car son étendue ne cesse de diminuer en été.

Le réchauffement climatique s'avère néfaste non seulement en Arctique, mais aux quatre coins du pays. «Il y a quelques avantages, mais globalement, le réchauffement va créer plus de problèmes pour les infrastructures et pour la santé des citoyens», dit David McLaughlin, président et premier dirigeant de la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie, qui a réalisé l'étude conjointement avec la Société géographique royale du Canada.

Ainsi, Montréal et Toronto seraient particulièrement susceptibles de souffrir de l'augmentation des îlots de chaleur et de plus en plus de décès sont à prévoir des suites de canicules. Dans les Prairies, les risques de sécheresse pourraient augmenter de 50% si la température s'élevait de 2 degrés Celsius par rapport aux valeurs préindustrielles, un niveau qui pourrait être atteint d'ici la fin du siècle. Le mercure se situe actuellement à 0,78 degré au-dessus et, selon David McLaughlin, il serait dangereux de dépasser le seuil des 2 degrés.

Le Canada aurait intérêt à tirer parti de sa situation nordique, croit le scientifique. «Les changements climatiques y sont plus marqués et on doit apprendre à s'adapter. Cela nous donne potentiellement un avantage économique, dit-il. On pourrait exploiter notre connaissance, nos technologies, et devenir un chef de file dans le domaine.»

L'étude, qui réunit 130 sources scientifiques, a également un objectif éducatif: son contenu sera distribué dans 12 000 écoles au Canada.