Le cinéaste marseillais Robert Guédiguian change de registre. Le réalisateur de Marius et Jeannette se frotte cette fois au drame historique en s'intéressant à un épisode plus méconnu de la Deuxième guerre mondiale. Ne reniant strictement rien de son affinité pour les gens de plus modeste condition et les opprimés, Guédiguian évoque ici le réseau Manouchian, un groupe de résistants à la tête duquel figurait un Arménien (Simon Abkarian, très juste), de même que des immigrés de seconde génération. À travers cet épisode d'hier, l'auteur cinéaste parle aussi du présent, dans la mesure où la question identitaire demeure encore épineuse. De facture classique, L'armée du crime atteint une grande puissance émotionnelle. Et s'inscrit dans la mouvance de films comme Indigènes, dans lesquels des chapitres entiers, disparus des livres d'histoires, refont aujourd'hui surface.

Dimanche à 17 h et jeudi à 15 h 30 au Cinéma Impérial. En salle le 13 novembre.