Les doses du vaccin contre la grippe A (H1N1) ne semblent pas limitées pour tous. Des membres de conseils d'administration d'hôpitaux, qui ne travaillent pas au sein de ces établissements, ont été vaccinés, a appris La Presse.

C'est le cas notamment à l'Institut de cardiologie de Montréal. «Dans notre vaste campagne générale de sensibilisation sur l'importance de la vaccination, nous avons transmis l'invitation sans discrimination», explique Doris Prince, porte-parole de l'Institut de cardiologie de Montréal, pour expliquer que des membres du conseil d'administration aient reçu le vaccin.

Une vingtaine de personnes sont membres de chacun des conseils d'administration des hôpitaux. Certains sont des cadres ou des médecins qui travaillent tous les jours dans l'hôpital. Mais les autres sont issus de la société, travaillent au sein de différentes entreprises et ne mettent les pieds à l'hôpital que de façon sporadique, notamment pour siéger au conseil d'administration une fois par mois.

Ces derniers «sont tout de même en contact avec des employés, souligne Mme Prince. Nous avions assez de vaccins et il s'agit quand même d'un petit groupe.»

À l'hôpital du Sacré-Coeur, la direction a songé un moment à vacciner les membres du conseil d'administration, mais s'est ravisée pour limiter la vaccination aux employés et aux médecins. À l'hôpital St. Mary's, on affirme que seuls les membres du conseil d'administration qui travaillent à l'hôpital - les médecins et les cadres notamment - ont été vaccinés.

Dans la majorité des hôpitaux de Montréal, la vaccination n'a d'ailleurs pas été limitée aux travailleurs de la santé et aux grands malades. Les cadres, les employés de bureau et les bénévoles ont aussi été vaccinés puisqu'ils fréquentent l'hôpital tous les jours.

Mais vacciner jusqu'aux membres des conseils d'administration est inacceptable, jugent certains.

Pendant ce temps, les familles des médecins et des travailleurs de la santé ne peuvent être vaccinés, souligne la Dre Diane Francoeur, gynécologue et obstétricienne au centre hospitalier Sainte-Justine, où une manifestation a été organisée hier midi.

«C'est le problème d'éthique personnelle. C'est sûr que si on est assis tout seul dans un bureau, on a moins de risques que si on voit 50 patients par jour qui n'ont pas toujours leur masque», illustre la Dre Francoeur.

Hier, le directeur national de la santé publique, le Dr Alain Poirier, a indiqué qu'aucun passe-droit n'avait été autorisé.

«Il faut faire passer les gens le plus à risque en premier. Est-ce qu'il y a eu des passe-droits? Probablement. Mais il n'y en a pas eu d'autorisés par le ministère de la Santé. J'en suis un exemple, je n'ai pas été vacciné, j'attends mon tour», a déclaré le Dr Poirier.