La Réserve fédérale américaine (Fed) a réitéré hier son intention de maintenir ses taux d'intérêt «exceptionnellement bas» pendant une «durée prolongée», tant que les prévisions touchant l'inflation demeureront stables et que le taux de chômage refusera de baisser.

«Les entreprises continuent de réduire leurs investissements fixes et leurs effectifs, mais à une cadence moindre», a souligné hier dans un communiqué le Federal Open Market Committee (FOMC). «Il semble que les dépenses des ménages augmentent, mais elles demeurent limitées à cause des pertes d'emplois qui se poursuivent, de la timide croissance des revenus, d'une baisse de la richesse immobilière et du resserrement du crédit», a ajouté le FOMC après sa réunion à Washington.

Ben Bernanke, président de la Fed, cherche à déterminer à quel moment la reprise sera suffisamment forte pour ôter les 1000 milliards US que la Fed a injectés pour éviter une dépression. Au cours du troisième trimestre, le produit intérieur brut a augmenté pour la première fois en un an, mais on s'attend à ce que les statistiques qui seront publiées cette semaine montrent que le nombre de travailleurs aura encore diminué en octobre. Ainsi, JohnsonandJohnson, première entreprise mondiale de produits de santé, a annoncé hier son intention de licencier plus de 7000 employés.

Les décideurs de la Fed ont maintenu le taux des prêts d'un jour à entre 0 et 0,25%, ce taux étant demeuré le même depuis décembre 2008. Pour expliquer sa décision, la Fed a cité «les faibles taux d'utilisation des ressources, une inflation modeste et des prévisions d'inflation stable».

La Fed a achevé le mois dernier son programme de 300 milliards US d'achats de titres du Trésor. Dans son communiqué d'hier, la banque centrale américaine a précisé qu'elle achèterait pour un total de 1250 milliards US de titres adossés à des créances hypothécaires du Trésor et «environ 175 milliards US des titres de dette de l'organisme» entre maintenant et le premier trimestre de l'an prochain.

Un plan qui stimule

Les taux d'intérêt à un bas niveau record et les achats par la Fed des titres du Trésor et de dettes hypothécaires, combinés aux stimulants fiscaux de 787 milliards US accordés par l'administration Obama, ont contribué à hausser le produit intérieur brut (PIB) de 3,5% entre juillet et septembre. Sans l'industrie de l'auto, qui a profité du programme gouvernemental de prime à la casse, la croissance du PIB aurait été de 1,9%.

«Nous assistons à une reprise, les perspectives se sont améliorées, mais les décideurs ne sont pas prêts à donner le signal de fin d'alerte», soutient Julia Coronado, économiste américaine de BNP Paribas, à New York. «Le secteur bancaire est encore fracturé et le crédit se resserre encore», ajoute-t-elle.