Louise Harel reste en politique municipale, et elle ne ferme pas la porte à une alliance des partis de l'opposition à l'hôtel de ville.

La chef de Vision Montréal a confirmé qu'elle restera en poste, hier, lors de sa première sortie publique depuis que les électeurs ont reconduit Gérald Tremblay à la mairie. À la station anglophone CJAD, elle a reconnu que la division du vote avait favorisé la candidature du maire sortant.

Des pourparlers en vue de créer une alliance entre Vision Montréal et Projet Montréal avaient achoppé le printemps dernier. Mme Harel a d'abord laissé entendre que le dialogue avec M. Bergeron pourrait reprendre.

«Nous devons travailler sur cette alliance pour l'avenir parce que, si nous désirons un grand changement, nous devons le faire», a-t-elle affirmé.

Jointe en après-midi, elle a précisé qu'elle souhaitait plutôt conclure une alliance «circonstancielle» avec Projet Montréal.

«Il restera toujours deux partis, a-t-elle indiqué. J'aurais dû ajouter le mot «circonstanciel» pour faire une opposition vigoureuse.»

Mère des fusions municipales et souverainiste de longue date, la chef de Vision Montréal a été incapable de gagner la faveur de la population anglophone aux élections du 1er novembre. Le parti du maire Tremblay a obtenu ses plus fortes majorités dans les arrondissements de l'ouest, tels Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce, Lachine et Saint-Laurent.

Un auditeur a demandé à Mme Harel si, comme l'ancien chef péquiste Jacques Parizeau, elle avait l'impression d'avoir été battue par «l'argent et le vote ethnique».

«Je pense que j'ai été battue par le faible taux de participation, a-t-elle répondu du tac au tac. Je suis très préoccupée par ce faible taux de participation. C'est très important de réfléchir à savoir pourquoi les gens ne votent pas à Montréal.»

Elle s'est aussi dite attristée par le sort des anglophones qui ont porté les couleurs de Vision Montréal, notamment Brenda Paris et David B. Hanna. Ces deux candidats ont été battus dans Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce.

Louise Harel promet de poursuivre ses efforts pour gagner la faveur des anglophones. Elle entend profiter de son séjour dans l'opposition pour parfaire son anglais.

«Le bon côté, c'est que j'aurai plus de temps pour pratiquer», a-t-elle lancé à la blague.

Commission d'enquête

Le troisième mandat de Gérald Tremblay commence «très mal», selon Mme Harel, qui n'est guère impressionnée par les mesures annoncées lundi. Rappelons que le maire a reporté l'attribution des contrats de voirie et d'infrastructures, le temps de réviser les processus d'appels d'offres.

Louise Harel reproche au maire, dont l'administration a été éclaboussée par les scandales, de ne pas avoir réitéré la demande d'enquête publique qu'il avait lui-même formulée dans les dernières semaines de la campagne électorale.

«Nous avons le pire des deux mondes, a-t-elle affirmé. Un moratoire sur les travaux publics et pas d'enquête publique. Ça commence très mal.»