Tout porte à croire que les consommateurs vont payer la note pour le manque à gagner dans les finances du Québec. Autant s'y préparer tout de suite en ajustant sa consommation ou en étudiant les possibilités d'épargne.

C'est le message de l'économiste Sébastien Lavoie, de la Banque Laurentienne, quelques jours après que le ministre des Finances, Raymond Bachand, eut présenté sa mise à jour économique.

Pour atteindre l'équilibre budgétaire en 2013-2014, il faudra aller chercher 11,4 milliards de dollars, note Sébastien Lavoie. Le gouvernement entend certes réduire la croissance des dépenses, mais le reste proviendra d'une hausse des revenus.

Déjà, le gouvernement a annoncé quelques mesures pour y parvenir dans le dernier budget. La hausse de 1 point de la TVQ, en 2011, générera 2,4 milliards. Une indexation des tarifs gouvernementaux est également prévue.

Pour aller chercher la différence (environ 5,1 milliards), le gouvernement se basera sur deux principes, explique Sébastien Lavoie. Il faudra limiter les effets néfastes sur la croissance de l'économie, d'une part, et favoriser l'équité, d'autre part.

Le premier principe exclut la taxe sur le capital ou l'augmentation de l'impôt aux entreprises, note Sébastien Lavoie. Le deuxième implique que ce qu'on paie doit refléter les coûts, et que tout le monde doit faire sa part.

Cela laisse donc trois voies possibles: l'augmentation des tarifs gouvernementaux, l'augmentation des tarifs d'électricité et une augmentation additionnelle de la taxe sur la consommation, probablement en 2012 ou en 2013.

Sachant que ça s'en vient, autant s'y préparer. «On ne peut pas vraiment compter sur une augmentation du revenu, dit M. Lavoie. Je perçois un danger de baisse du revenu disponible. Mais il y a possibilité de revoir sa consommation dès maintenant, épargner davantage, afin de moins devoir chambarder nos habitudes le temps venu.»