Les prix des voitures d'occasion, indicateur clé de la vigueur du marché de l'automobile, se raffermissent, ce qui semble indiquer que la reprise des ventes mondiales d'automobiles se poursuit, selon le dernier rapport Marché mondial de l'automobile de la Banque Scotia.

«Par le passé, les points de retournement dans l'évolution cyclique des prix des véhicules d'occasion ont précédé de trois à six mois les changements de direction du marché des voitures et des camions neufs, ce qui renforce notre opinion selon laquelle les perspectives concernant les ventes de véhicules neufs se sont grandement améliorées et qu'une reprise cyclique prolongée est en cours», a indiqué Carlos Gomes, économiste principal et spécialiste du secteur de l'automobile à la Banque Scotia.

«Fait intéressant, au cours des deux dernières années, les points de retournement cyclique n'ont pas seulement ouvert la voie à des changements directionnels sur le marché des véhicules neufs, mais également dans l'ensemble de l'économie.»

Le crédit

Selon le rapport, l'importance accrue du prix des voitures d'occasion en tant qu'indicateur clé de l'activité économique globale témoigne de changements au chapitre de la disponibilité du crédit. Outre un meilleur accès au crédit, un regain de confiance de la part des ménages a également joué un rôle important pour ce qui est de stimuler la demande de véhicules d'occasion. La confiance des consommateurs a atteint un creux historique en février (selon des données remontant à 1970) avant de rebondir au cours de l'été.

La réduction de l'offre de véhicules d'occasion, attribuable à un déclin marqué des achats de voitures neuves, et la baisse du nombre de locations au cours de la dernière année représentent des changements structurels qui continueront de soutenir les prix des véhicules d'occasion aux États-Unis et au Canada.

Cette situation donne à penser que, dans les deux pays, le raffermissement des prix des voitures d'occasion constituera un phénomène pluriannuel plutôt qu'une simple évolution cyclique à court terme.

«Au Canada, les achats de véhicules neufs vont probablement chuter et se situer à moins de 180 000 unités en 2009, soit 100 000 unités de moins que la moyenne des 10 dernières années et moins de la moitié des volumes records de la fin des années 1980», a précisé M. Gomes. «En outre, le nombre de véhicules loués au Canada glissera sous la barre des 400 000 unités cette année, son niveau le plus bas depuis 1995. Ces fortes baisses entraîneront un déclin du nombre de véhicules fournis au marché canadien des voitures d'occasion d'ici 2011.»

La reprise du secteur automobile demeure intacte à l'échelle mondiale

En septembre, les ventes de véhicules dans le monde, exception faite des États-Unis, ont progressé de plus de 10% sur 12 mois, soit la plus forte augmentation depuis avril 2008.

Évoluant dans le même sens que cette tendance mondiale, les ventes canadiennes de voitures et de camions neufs sont également demeurées élevées en septembre. Sur une base annualisée, les achats se sont chiffrés à plus de 1,5 million d'unités pour un troisième mois d'affilée, un résultat inégalé depuis octobre dernier, avant que le ralentissement marqué des ventes ne se produise à la fin de l'année 2008.

«Il semble donc que les ménages canadiens reprennent confiance à mesure que les conditions économiques se stabilisent», a commenté M. Gomes. «Nous croyons que cette tendance demeure intacte, car les volumes se situaient au-delà de 1,5 million d'unités en taux annuel en octobre.»