La majorité des consommateurs n'a pas encore le réflexe d'acheter un véhicule d'occasion sur l'internet. Mais lorsque vient le temps d'explorer le marché avant de signer un chèque, ils vont tout autant sur le web que chez le concessionnaire du coin.

C'est l'observation à laquelle est parvenue le cabinet d'analyses américain J.D. Power & Associates à l'issue d'une étude portant sur le comportement des acheteurs américains de véhicules d'occasion.

Le pourcentage de consommateurs qui se sont tournés vers la Toile pour «magasiner» leur prochain achat est passé de 40% en 2008 à 46% à 2009. Soit tout autant que le pourcentage de gens qui ont le réflexe d'aller arpenter les allées d'un concessionnaire.

Statistique plus significative encore, 31% des acheteurs ont finalement trouvé le véhicule convoité sur l'internet alors que 28% l'ont déniché chez un concessionnaire.

«Le magasinage sur l'internet fournit à l'acheteur potentiel une masse d'information énorme sur les véhicules sans sortir de chez lui, permettant ainsi, grâce à cet outil plus efficace, de trouver le véhicule qui correspond vraiment à ses besoins», commente Arianne Walker, directrice marketing et recherche média de J.D. Power & Associates.

Selon elle, à la lumière de ces chiffres, les concessionnaires vont voir ces habitudes croître du côté des acheteurs de véhicules d'occasion. Ils vont devoir s'ajuster et renforcer leur présence en ligne. D'autant plus qu'au cours de leur recherche sur le web, 91% de ces consommateurs visitent des sites d'annonces, d'information et autres, alors qu'ils sont 78% à visiter les sites des concessionnaires automobiles.

«Les sites autres que ceux des concessionnaires continuent d'être les plus visités, ajoute Mme Walker. Surtout les sites comme AutoTrader, Cars.com ou Edmunds.» Certains d'entre eux sont particulièrement fréquentés en raison de l'information spécifique qu'ils fournissent. AutoTrader et eBay Motors sont appréciés pour leurs inventaires. ConsumerReports.org et Edmunds sont réputés pour leurs évaluations. Kelley Blue Book est jugé particulièrement utile pour les prix.

Autre particularité qui n'est pas vraiment une surprise, les acheteurs «branchés» convoitent majoritairement - à plus de 60% - les véhicules d'occasion inspectés et sous garantie. Ils ne sont cependant pas aussi nombreux à trouver ce genre de véhicule.

L'expérience GM

Si la recherche et la vente sur le web de véhicules d'occasion ont le vent en poupe, il n'en est rien dans l'immédiat des véhicules neufs. General Motors a tenté l'expérience sur eBay en Californie au début du mois d'août. Le constructeur de Detroit a mis fin à son programme pilote de vente de véhicules neufs six semaines plus tard. Le site internet avait pourtant reçu 1,5 million de visites. Mais GM risquait de court-circuiter ses concessionnaires. Le service était simple: les consommateurs consultaient en ligne les offres des concessionnaires GM, posaient des questions, négociaient les prix et mettaient sur pied le financement. Ils récupéraient ensuite la voiture chez un concessionnaire.

Professeur titulaire en marketing à HEC Montréal et spécialiste du commerce électronique, Jacques Nantel a estimé cet été dans La Presse Affaires que la progression des ventes de voitures en ligne est «incontournable». Selon lui, elle se fera au détriment des concessionnaires.

L'étude de J.D. Power & Associates a été menée aux États-Unis auprès de 10 328 acheteurs de véhicules d'occasion en juillet et août derniers.