Gilles Vaillancourt continue de régner sur Laval. Et pour le troisième mandat consécutif, il le fera sans opposition.

Le maire sortant a remporté haut la main les élections d'hier. Au moment de mettre sous presse, il récoltait plus de 60% des voix. Sa plus proche rivale, Lydia Aboulian, à la tête du Mouvement lavallois, recueillait 23% et le chef du Parti au service du citoyen, Robert Bordeleau, en récoltait 15%.

Les électeurs ont par ailleurs accordé un score parfait à la formation du maire Vaillancourt. Le Parti du ralliement officiel des Lavallois (PRO) a raflé la totalité des 21 sièges au conseil municipal.

M. Vaillancourt dirige la troisième ville du Québec depuis 1989. Son parti occupe tous les sièges du conseil municipal depuis 2001. Comment explique-t-il l'absence prolongée d'un parti de l'opposition dans une ville de près de 400 000 habitants?

«Je n'ai pas à répondre à ces questions, a-t-il affirmé. J'ai présenté la meilleure équipe. Nous avons soumis notre proposition à la population et elle a décidé.»

Il a cependant promis d'administrer la Ville dans l'intérêt de tous les Lavallois.

«Lorsque les gens me demandent de régler un problème, je ne leur demande jamais s'ils ont voté pour moi», a-t-il dit.

Deuxième dans la course, loin derrière son adversaire, Lydia Aboulian s'est dite encouragée par les résultats même si les deux partis de l'opposition ont eu du mal à arracher 40% des voix au maire sortant.

«On a vu que, clairement, il y a une opposition, a indiqué Lydia Aboulian, chef du Mouvement lavallois. On va continuer à travailler pour montrer ce qu'on veut faire, qui on est. C'est comme ça qu'on va avoir un résultat dans quatre ans.»

Robert Bordeleau, lui, a refusé de commenter les résultats.

Le maire Vaillancourt a structuré sa campagne autour de deux thèmes: l'amélioration de la qualité de vie et le respect de la capacité de payer des citoyens. Il a en outre promis de bâtir un centre sportif et culturel de 96 millions et d'investir 112 millions pour construire une usine de transformation des déchets.

Il compte aussi militer pour le prolongement du métro entre les stations Montmorency et Côte-Vertu et implanter un système de trolleybus, ces autobus alimentés par des câbles électriques.

Éthique

L'éthique et l'intégrité ont été des enjeux centraux dans la campagne à Montréal, et le maire Vaillancourt a dû faire face à de vives critiques sur ce front. Ses adversaires ont réclamé une enquête publique après que La Presse eut révélé que huit entreprises avaient raflé 75% des contrats de travaux publics entre 2001 et 2008. Un ex-fonctionnaire a aussi affirmé que des firmes s'étaient concertées avant de répondre à un appel d'offres à Laval en 2003.

Mais le maire sortant a affirmé hier matin que les scandales des derniers mois n'avaient pas eu la même résonance à Laval que dans d'autres villes. Il a dit avoir rencontré plus de 40 000 électeurs et que peu l'ont questionné sur ce sujet.

«Étrangement, à peu près jamais, a-t-il affirmé. Certaines journées, une personne sur 300 m'en parlait, parfois personne ne m'en parlait.»

AU POSTE DE MAIRE DE LAVAL

GILLES VAILLANCOURT

Équipe/Parti PRO des Lavallois

60 045 voix (61,3%)

LES RÉSULTATS AU MOMENT DE METTRE SOUS PRESSE