La controverse a eu raison de la mairesse de Boisbriand, Sylvie St-Jean, battue par Marlene Cordato au terme d'une campagne houleuse. Mme Cordato l'a emporté avec 53% des voix, alors que 51% des électeurs se sont prévalus de leur droit de vote. Les deux équipes se partagent en parts égales les huit postes de conseillers.
«On a des changements à faire à Boisbriand dans les pratiques et les perceptions, a dit Mme Cordato, au cours d'une entrevue à La Presse. On veut réexaminer les projets qui ont été lancés en partenariat public-privé, comme le centre d'excellence de hockey sur glace qui est géré par un organisme distinct de la Ville. On a aussi un terrain de soccer synthétique qui a coûté 2 millions à la Ville mais pour lequel on est sous-locataire. Moi, comme conseillère, j'ai eu ce contrat 10 minutes avant le vote et j'ai voté contre. Ce sont deux projets qu'on va regarder attentivement et je suis certaine qu'on va en trouver d'autres.»
Pendant la campagne, Mme Cordato a accusé Mme St-Jean de n'avoir rien fait pour empêcher l'homme d'affaires Lino Zambito de faire pression sur elle afin qu'elle ne se présente pas à la mairie. L'incident, révélé par Radio-Canada, a déclenché une enquête du Directeur général des élections dans la ville de 27 000 habitants.
Les maires sortants s'accrochent
Ailleurs dans la banlieue nord de Montréal, peu importe les remous soulevés pendant la campagne, les maires sortants se sont accrochés.
À Terrebonne, 10e ville au Québec avec près de 100 000 habitants, le maire sortant Jean-Marc Robitaille affrontait l'électorat pour la première fois en huit ans, ayant été réélu par acclamation avec toute son équipe en 2005. M. Robitaille l'a remporté par 67% des voix contre son adversaire Sylvain Lessard. Le taux de participation a été de 35%.
À Mascouche, la lutte a été serrée. Le maire sortant de cette ville de 34 000 habitants, Richard Marcotte, affrontait Serge Hamelin pour la deuxième fois. M. Marcotte l'a emporté avec 53% des voix. Au cours de la campagne, le maire sortant a dû se défendre de ses liens avec l'entrepreneur Normand Trudel, qui exploite un terrain d'enfouissement de sols contaminés, un projet appuyé par M. Marcotte.
À Repentigny, une ville de 78 000 habitants, la mairesse sortante Chantal Deschamps, élue pour la première fois en 1997, a profité de la division de l'opposition. Elle affrontait Michel Carignan et Jean Langlois. Les premiers résultats plaçaient Mme Deschamps en tête avec 43% des voix.
À Blainville, le maire sortant François Cantin l'a remporté par une majorité écrasante sur son adversaire Florent Gravel, avec tous ses candidats conseillers, sauf un. M. Cantin a été réprimandé l'été dernier par le ministère des Affaires municipales pour avoir attribué des contrats à deux entreprises dirigées par Dominic Cayer, le président du parti du maire avant son élection en 2005. Blainville, une banlieue en forte croissance, compte 47 000 habitants.