Josée Vallée, de Cirrus, coproduit avec Pierre Even, d'Item 7, Cent milliards de neurones, le premier long métrage de l'homme de théâtre Michel Monty. Les deux complices démontrent que, malgré le contexte financier actuel, il est possible de doter un premier film d'un budget de près de 4 millions de dollars tout en laissant beaucoup de liberté créatrice au réalisateur. Josée Vallée a répondu à nos questions.

Q Est-ce une illusion ou, avec tous les tournages en cours, on a l'impression que le cinéma québécois a échappé à la crise?

R C'est davantage du côté anglophone que cela a paru. Les équipes de services en souffrent cependant avec la perte de tournages américains à Montréal. On sent aussi que les institutions sont plus prudentes.

Q La SODEC et Téléfilm Canada?

R Téléfilm, on le sait, n'a pas connu d'augmentation de ses budgets depuis de nombreuses années. Heureusement, la hausse de 10 millions à la SODEC a permis à plusieurs productions de compléter leur budget et de faire les films. Sans ça, je ne sais pas où l'on en serait.

Q Probablement pas en train de financer des premiers films comme Cent milliards de neurones de Michel Monty.

R Exactement. Mais on ne fait pas un premier film qu'avec des gens qui en sont à leur premier long métrage. Michel peut compter sur une équipe d'une cinquantaine de personnes, dont plusieurs ont une longue feuille de route. Ce qui permet d'éviter bien des écueils.

Q Et de même avoir du temps pour changer d'idée en cours de tournage?

R Michel répète souvent qu'il ne fait pas un horaire, mais un film. C'est vrai. On a réussi à tout faire ce que le réalisateur avait souhaité. Le montage est bien entamé aussi. Et tout ça est rendu possible grâce à une bonne planification.

Q C'est vrai que les monteurs n'attendent plus, comme avant, la fin du tournage pour commencer leur travail.

R Non. Dominique Fortin, qui a beaucoup d'expérience, est d'ailleurs en contact quotidien avec Michel Monty pour questionner, valider et réévaluer certaines choses. C'est une autre économie de temps, ce dialogue.