La Bourse de Toronto et le dollar canadien ont souffert hier des mauvaises nouvelles sur l'état de l'économie canadienne.

L'indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto a terminé la séance en baisse de 164,47 points, à 10 910,75, après que Statistique eut fait savoir en début de journée que le produit intérieur brut avait reculé de 0,1% en août par rapport au mois de juillet. Les analystes s'attendaient plutôt à une hausse de 0,1% du PIB.

En cours de séance, le S&P/TSX a même perdu jusqu'à 308 points, avant de se redresser quelque peu.

Le dollar canadien a pour sa part perdu 1,29 cent par rapport au billet vert américain, pour terminer la semaine à 92,43 cents US. Le huard a également souffert de la baisse des prix des matières premières ainsi que de l'appréciation du dollar US par rapport à l'ensemble des devises.

Pour l'ensemble de la semaine, le S&P/TSX a chuté de 471,38 points ou 4,14 pour cent. Le principal indice de la Bourse de Toronto affiche aussi son premier recul mensuel depuis février, avec un repli de 4,3% principalement survenu au cours des six dernières séances.

Les titres du secteur de l'énergie à la Bourse de Toronto ont reculé de 2,5% au cours de la séance. L'action de Canadian Natural Resources a perdu 2,24$ pour clôturer à 70,22$, pendant que le titre d'Encana reculait de 1,83$, à 60$.

Le secteur financier a également connu une journée difficile, perdant 1,55%. L'action de la Banque TD a clôturé en baisse de 1,91$, à 61,68$, pendant que l'action de la CIBC clôturait en baisse de 1,16$, à 62$.

Le secteur des télécommunications a été le seul à progresser, en raison de la décision rendue jeudi par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes qui interdit à la société torontoise Globalive de s'implanter comme fournisseur national de téléphonie sans fil parce qu'elle ne respecte pas les règles de propriété canadienne.

Les trois plus grandes entreprises canadiennes de téléphonie sans fil ont toutes vu leurs actions s'apprécier au cours de la séance d'hier. Le titre de Rogers a gagné 77 cents, à 31,75$, celui Telus a clôturé en hausse de 1,14, à 33,99$, pendant que l'action de BCE gagnait 29 cents, à 25,89$.

Dow Jones

À la Bourse de New York, l'indice Dow Jones des principales valeurs industrielles a lâché 249,85 points (-2,5%) à 9712,73 points et le NASDAQ, à dominante technologique, 52,44 points (-2,5%) à 2045,11 points.L'indice élargi Standard&Poor's 500 a fléchi de son côté 2,8% (29,92 points) à 1036,19 points.

«Il y a toujours des risques dans le système», a indiqué Anthony Conroy, de BNY Convergex Group.

Les investisseurs ont été pris de court avec les dernières informations sur le groupe de services financiers CIT, un acteur important du financement des PME américaines, a souligné l'analyste. En lutte pour sa survie, le groupe pourrait déposer le bilan ce week-end.

Le titre, suspendu pendant un moment, s'est écroulé de 24,2%, à 72 cents.

«C'est vendredi et les investisseurs profitent de la forte hausse (de la veille) pour retirer un peu d'argent. À part hier (jeudi), on a eu quatre jours d'affilée de prises de bénéfices. C'est le schéma typique de ce moment du cycle», a expliqué Art Hogan, de Jefferies.

Plusieurs facteurs ont contribué à accentuer la tendance. Les fonds d'investissement ont clôturé leur année financière hier, ce qui a occasionné des retraits de liquidités du marché.

De plus, les indicateurs économiques se sont révélés sans saveur après la bonne surprise sur la solide croissance américaine au troisième trimestre, annoncée jeudi. L'état de santé du consommateur, moteur de l'économie américain, a notamment inquiété.

Les dépenses de consommation des ménages sont retombées comme prévu en septembre (voir autre texte en p. 9), après leur bond provoqué le mois précédent par la prime à la casse qui a stimulé l'achat de voitures. Les revenus des ménages se sont stabilisés.