Les lendemains de la commission Bouchard-Taylor

«Ce qui m'a étonné, c'est le silence presque complet à ce sujet dans le débat public pendant l'année qui a suivi le dépôt du rapport. C'était comme si la crise n'avait jamais eu lieu. Ça aurait pu vouloir dire que notre rapport a tout réglé. Mais je n'ai jamais cru ça.»

Le traitement réservé au rapport à l'étranger

«Paradoxalement, le rapport fait une grande carrière en Europe, je suis inondé d'invitations pour aller le commenter. J'ai donné une vingtaine de conférences dans une quinzaine de pays, et je dois encore y retourner en octobre, en décembre, en janvier. L'Union européenne nous a commandé des centaines de copies du rapport, les gens croient qu'il propose une bonne formule de compromis.»

Sa réaction à l'inaction du gouvernement

«Je ne suis pas découragé. D'abord parce que nos forums ont fait un travail important auprès du grand public, ils ont eu un impact positif. Mais aussi parce que le rapport reste valable, il propose des orientations et un modèle précis. Un jour, il faudra y revenir.»

L'opinion publique sur les accommodements

«Les médias ne tombent plus dans les excès (comme c'était le cas avant la commission). Mais il y a encore un problème de perception. La majorité des gens croient qu'il y a trop d'accommodements et que cela crée des abus, alors qu'en fait, l'opinion se fixe sur quelques cas exceptionnels qui, tout à coup, prennent toute la place.»