Aucune voix discordante ne semble s'élever, du moins au Québec, relativement au protocole d'entente visant l'achat de la majorité des actifs d'Energie du Nouveau-Brunswick par Hydro-Québec, au coût de 4,75 milliards.

Au contraire, les milieux d'affaires, notamment, se réjouissent. Ainsi, la chambre de commerce du Montréal métropolitain dit accueillir «avec fierté» la signature de cette entente.

Le président et chef de la direction de la Chambre, Michel Leblanc, a indiqué par voie de communiqué qu'Hydro-Québec «a su saisir une occasion d'affaires unique, au moment opportun, tant par les conditions de financement que par l'évolution anticipée de la demande pour une énergie propre et renouvelable».

M. Leblanc voit dans cette acquisition non seulement des retombées économiques importantes pour le Québec, mais aussi des bienfaits écologiques en raison du remplacement progressif de centrales au charbon et au mazout.

De son côté, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) y voit la démonstration de la prédominance du Québec dans un secteur d'activité économique clé pour l'avenir.

Son président, Yves-Thomas Dorval, affirme que «la capacité de s'approvisionner en énergie propre et renouvelable sera au coeur du développement économique des prochaines décennies».

Selon lui, «cette transaction historique vient consolider le leadership incontournable d'Hydro-Québec en la matière».

Pari risqué

À Québec, l'opposition péquiste qualifie la transaction de pari risqué. Le porte-parole péquiste en matière de ressources naturelles, Sylvain Gaudreault, reconnaît que la société d'État élargit sa clientèle, mais il s'interroge sur la rentabilité de l'opération à terme. «Ça m'apparaît risqué sur le plan du rendement. Oui, bien sûr, on achète un marché pour écouler nos surplus, mais les nouvelles productions coûtent de plus en plus cher. Donc il faudra s'assurer que ce sera rentable», a dit le député péquiste.

Les organismes représentant les consommateurs québécois, pour leur part, ont indiqué leur intention de faire preuve de vigilance, bien qu'à première vue, rien ne semblait susceptible d'avoir un impact négatif sur les consommateurs québécois.

Charles Tanguay, de l'Union des consommateurs, souligne qu'Hydro-Québec vient d'obtenir un nouveau réseau pour écouler ses surplus. Il ajoute que la transaction serait aussi une bonne nouvelle en termes d'accroissement de la capacité de transport vers les Etats-Unis, ce qui permettrait d'exporter davantage de ces surplus.