Les Montréalais hésitent à confier leur portefeuille à Gérald Tremblay. Des trois principaux candidats, le maire sortant est à leurs yeux le moins bien placé pour gérer les finances de la Ville. La chef de Vision Montréal, Louise Harel, serait selon eux la meilleure gestionnaire.

Le sondage Angus Reid-La Presse révèle que 26% des Montréalais confieraient les rênes des finances à Mme Harel. À l'opposé, 16% estiment que Gérald Tremblay est le plus apte à bien gérer les fonds publics. Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, se glisse entre ses deux adversaires (18%).

Louise Harel inspire également confiance pour ses qualités de négociatrice. Plus du quart des répondants (27%) estiment qu'elle est la mieux placée pour négocier avec les cols bleus, alors que 21% pensent la même chose pour Gérald Tremblay. Richard Bergeron, lui, récolte 13%.

Les sans-abri auraient avantage à voir Louise Harel accéder à la mairie: le quart des Montréalais estiment qu'elle est la plus apte à leur venir en aide. À l'opposé, seulement 11% croient que Gérald Tremblay est le mieux placé pour les aider.

Les champs de prédilection du maire

Le maire sortant a lui aussi ses champs de prédilection, révèle le sondage. En premier lieu: le tourisme. Celui qui devrait bientôt confirmer le retour du Grand Prix à Montréal est le plus apte à promouvoir le tourisme dans la métropole, estiment le tiers des répondant (32%).

Les Montréalais font également confiance à Gérald Tremblay pour développer le réseau routier. Le quart d'entre eux (24%) croient qu'il est le mieux placé pour moderniser les routes et des infrastructures souterraines. Louise Harel et Richard Bergeron le suivent de près (21% et 19%).

Contrairement à ses deux principaux adversaires, Richard Bergeron ne s'est classé en tête de liste d'aucune catégorie. Bien qu'il grimpe en flèche dans les intentions de vote, le chef de Projet Montréal n'a pas encore convaincu les Montréalais de ses qualités de gestionnaire, selon Jaideep Mukerji, vice-président aux affaires publiques chez Angus Reid Strategies.

«Les électeurs de Richard Bergeron sont moins certains que leur candidat est le mieux placé pour accomplir les tâches de maire, explique M. Mukerji. Beaucoup de gens qui votent pour lui semblent le faire par dépit, parce qu'ils ne veulent pas voter pour les deux autres.»

Confiance ébranlée

Par ailleurs, les Montréalais souhaitent toujours la tenue d'une enquête publique pour faire la lumière sur la corruption entre les entrepreneurs et les administrations municipales. Une large majorité d'entre eux (82%) estime que le gouvernement provincial devrait l'ordonner.

Les récents scandales municipaux ont lourdement ébranlé la confiance des Montréalais envers les politiciens municipaux, révèle le sondage. Les deux tiers de la population ont vu leur confiance s'effriter. Pire: 28% des gens affirment que leur opinion n'a pas changé, puisqu'ils n'ont jamais eux confiance en eux.

«L'image des politiciens municipaux a connu une chute remarquable au cours de cette élection, conclut Jaideep Mukerji. Le 2 novembre, le nouveau maire devra affronter un électorat qui a presque totalement perdu confiance en lui.»

Engagements des candidats à la mairie

Impôt et finances

Richard Bergeron

> S'engage à ne pas hausser l'impôt foncier «au-delà de l'inflation».

> Espère générer 300 millions par année en réaménageant le budget, et récupérer de 250 à 300 millions de l'instauration du péage ou de la taxation des terrains de stationnement.

Louise Harel

> Gel de l'impôt foncier en 2010.

> Compte sur les revenus du péage, réinvestis dans les transports en commun et l'entretien du réseau routier, ainsi que sur 200 millions par année grâce à des gains de productivité.

Gérald Tremblay

> N'a pas voulu s'engager à un gel de l'impôt foncier. Hausse probable équivalente à l'inflation en 2010.

> Nouveaux engagements estimés à 43 millions annuellement, assumés par la croissance des revenus.

Source: Archives La Presse