John Gomery écorche le maire sortant Gérald Tremblay, l'accusant d'avoir fait preuve d'«aveuglement volontaire» pendant huit ans. Le juge à la retraite a donné un appui sans équivoque au chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, hier, en plus de tomber à bras raccourcis sur ses adversaires.

«Avoir quatre années de plus sous un maire qui est vraiment terni par ce qui s'est passé pendant les huit ans de son mandat, pour moi, c'est vraiment impensable, a-t-il déclaré. Je pense que le parti de Mme Harel souffre des mêmes problèmes. Franchement, il n'y a pas d'alternative, il faut élire Richard Bergeron.»

M. Gomery, qui a présidé l'enquête publique sur le scandale des commandites, a été particulièrement dur à l'endroit de Gérald Tremblay. Il affirme que les scandales qui ont éclaboussé son administration ont «éprouvé» sa crédibilité comme premier citoyen de Montréal.

«La prétention qu'il ne savait rien, qu'il n'a rien vu éprouve sa crédulité à son niveau ultime, a-t-il affirmé. Il est virtuellement impossible de croire ses protestations.»

Le juge à la retraite fait valoir que le chef d'Union Montréal n'a jamais questionné l'ex-haut fonctionnaire André Delisle, qui a démissionné sur-le-champ en apprenant l'embauche de Robert Abdallah comme directeur général de la Ville. M. Delisle a indiqué à La Presse que le maire n'a pris contact avec lui à ce sujet que deux ans et demi plus tard lors d'une enquête.

«En étant aussi charitable que possible pour M. Tremblay, il faut conclure qu'il est coupable d'aveuglement volontaire, a dénoncé John Gomery. Il n'a pas vu ce qu'il aurait dû voir.»

Bergeron adresse un défi à ses adversaires

Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, a de son côté dévoilé la liste de tous ceux qui ont fait un don à son parti depuis le début de 2009. Et il a mis ses adversaires au défi de l'imiter.

Projet Montréal a recueilli des dons totalisant 167 352$ depuis le début de l'année, selon les chiffres dévoilés hier matin. L'agent officiel de la formation, Jacques Boucher, dit avoir joint chaque personne qui a donné 250$ ou plus pour les aviser qu'il n'y aurait aucun «retour d'ascenseur» si Richard Bergeron devait être élu à la mairie.

«Les Montréalais ont le droit de savoir avant l'élection qui finance les formations politiques, quel est l'ordre de grandeur des chiffres en cause, comment l'argent est dépensé, a affirmé M. Bergeron. Je mets ce matin Gérald Tremblay et Louise Harel au défi de faire de même.»