La concurrence monte d'un cran dans le marché en forte croissance des fonds indiciels négociés en Bourse.

Le Groupe financier BMO a lancé 9 produits, hier, ce qui porte à 13 le nombre de fonds négociés en Bourse (FNB) de sa famille venue au monde en juin.

BMO mise sur des produits uniques pour se démarquer dans le marché des FNB qui attirent de plus en plus d'investisseurs, en raison de leurs frais de gestion modiques.

Les FNB s'échangent comme des actions, par l'entremise d'un courtier. Mais ils reflètent la composition d'un indice (boursier, obligataire, etc.), permettant ainsi aux investisseurs de diversifier leur portefeuille. Mais, contrairement aux fonds communs, les FNB ne sont pas gérés activement par un gestionnaire, ce qui réduit considérablement les frais.

Au Canada, les FNB ont vu leurs actifs exploser de 5 milliards en 2002, à plus de 31 milliards aujourd'hui. La famille iShares de Barclays accapare environ 80% du marché. Ces dernières années, deux autres acteurs, Claymore et Jovian (BetaPro, AlphaPro), ont réussi à grappiller 10% du marché chacun.

BMO (Banque de Montréal) a pris les grands moyens pour faire sa place dans le monde des FNB, en recrutant l'architecte de la famille iShares, Rajiv Silgardo. Après 14 ans chez Barclays, celui-ci a abandonné les rênes, lorsque la firme a décidé de déménager une partie de ses activités en Californie. Une dizaine d'employés clés l'ont suivi.

Créneaux inexploités

Chez BMO, la nouvelle équipe entend exploiter les créneaux inexplorés des FNB au Canada. «Nous avons des FNB qui n'existent nulle part ailleurs dans l'industrie», affirme M. Silgardo.

Parmi les FNB lancés hier, il cite le fonds BMO obligations de sociétés américaines à haut rendement couvertes en dollars canadiens, le seul FBN au Canada à offrir une protection contre la fluctuation de la devise pour cette catégorie d'actif.

Côté revenus fixes, il pointe aussi trois FNB d'obligations à court terme (échéances d'un à cinq ans) qui permettent aux investisseurs surpondérer les obligations fédérales, provinciales ou de sociétés, à leur guise.

«À ce point-ci dans le cycle économique, les investisseurs ne sont pas trop sûrs de ce qui les attend. Plusieurs veulent garder leur portefeuille assez liquide. Ces produits leur permettent de le faire», note M. Silgardo.

Parmi les autres nouveautés, on trouve aussi des fonds sectoriels équipondérés, ce qui signifie que chaque titre a le même poids au sein du portefeuille, contrairement à la majorité des FNB qui accordent plus d'importance aux plus grosses sociétés.

L'un de ces FNB permet d'acheter les six grandes banques canadiennes, en un seul titre. Un autre renferme les grands noms du pétrole au Canada. Un dernier permet d'investir dans 31 multinationales des métaux. Il se veut une façon de pallier la disparition des sociétés canadiennes dans ce secteur.

«Quand on repense à la Bourse canadienne il y a quelques années, il y avait de grandes entreprises comma Alcan, Inco ou Falconbridge. Maintenant, il reste juste Teck», indique M. Silgardo.

Enfin, deux autres FNB misent sur les actions internationales et sur les marchés émergents.