Une ressortissante colombienne qui doit être expulsée demain a demandé la clémence du gouvernement Harper, jurant qu'elle risque la mort si elle retourne dans son pays.

La voix fatiguée et émue, sa fille Sarah, 2 ans, sur les genoux, Gloria Uribe a plaidé sa cause devant les médias dans un ultime effort pour rester au Canada. «Je ne peux pas retourner en Colombie», a-t-elle dit hier, séparant chaque syllabe.

Elle a raconté comment, en 1999, des groupes paramilitaires colombiens ont tenté d'extorquer de l'argent à son oncle, Luis Alfonso Ifaza. L'éleveur, propriétaire d'une petite exploitation agricole, a refusé, ce qui a provoqué une spirale de violences et de représailles.

Les demandes de Gloria Uribe sont toutefois restées lettre morte. Un jugement de la Cour fédérale a conclu vendredi dernier que Mme Uribe n'était pas menacée si elle retournait en Colombie. Le juge Richard Mosley est ainsi arrivé à la même conclusion que la Commission de l'immigration et du statut de réfugié (CISR), qui a refusé en mai 2009 d'accorder le statut de réfugiée à Mme Uribe.

Gloria Uribe doit donc être expulsée demain matin avec ses filles Michelle, 10 ans, et Sarah.

«Je vous prie d'avoir de la compassion pour mes enfants et moi, a-t-elle imploré hier. Les paramilitaires sont partout. Je ne sais pas où je pourrai me cacher. Ayez pitié de moi.»

Seule une intervention du ministre fédéral de la Sécurité publique, Vic Toews, peut maintenant empêcher l'expulsion. Aucun porte-parole du ministre n'a voulu commenter l'affaire hier, malgré les demandes de La Presse.

Une manifestation d'appui à Gloria Uribe aura lieu aujourd'hui à 10h30, devant les bureaux d'Immigration Canada, au 1010, rue Saint-Antoine Ouest.