À l'initiative de la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC), plus de 1000 personnes se sont réunies au square Saint-Louis hier midi pour dénoncer les 900 arrestations qu'a faites la police le week-end dernier en marge du sommet du G20, à Toronto.

Laurence Olivier, 22 ans, s'est fait arrêter chez l'ami qui l'hébergeait, samedi. «J'avais quitté la manifestation plus tôt. Je n'avais rien fait de mal. Mais les policiers ont débarqué chez mon ami et m'ont arrêtée alors que je sortais de la douche. Ils ont été agressifs et violents. Ils nous ont intimidés», raconte la jeune femme. 

Comme des centaines d'autres manifestants, Laurence Olivier a été détenue pendant plus de huit heures dans des conditions pénibles. «Je n'étais presque pas habillée parce que je sortais de la douche, il faisait froid, je n'avais pas d'eau», raconte-t-elle.

Hugo Lebleu, 22 ans, n'a pas été arrêté, mais il s'est fait interpeller et fouiller deux fois alors qu'il déambulait simplement dans la ville, à plus de 10 km des lieux de manifestation. «Cette façon de faire justifie nos idées et amplifie notre rage», dit-il.

Hier, les manifestants ont marché pacifiquement pendant près de deux heures et demie dans les rues Saint-Denis et Sherbrooke ainsi que sur le boulevard Saint-Laurent et l'avenue du Mont-Royal, scandant des slogans comme «Libérez nos camarades!» ou «C'est les voleurs à cravate qu'il faut combattre!».

Des dizaines de parents accompagnés de leurs enfants fermaient la marche. «On fait un baby bloc, a expliqué l'un d'eux, prénommé Marco. On se fait toujours dire que nos manifestations sont dangereuses. Ce n'est pas vrai.»

À son avis, les policiers ont eu tort d'être aussi répressifs à Toronto. «C'était carrément l'État policier. Il n'y avait plus moyen de s'exprimer. On ne pouvait même pas marcher dans la rue sans se faire arrêter.»

Pancarte en main, Yalda Machouf Khadir marchait pour «dénoncer les horreurs» du week-end. «C'est un droit démocratique de manifester. On a voulu faire taire la dissidence et c'est inacceptable», a-t-elle dit.

Les deux porte-parole de Québec solidaire, Amir Khadir et Françoise David, ont pris part à la manifestation. Mme David estime que la répression policière à Toronto a été «complètement disproportionnée». «Il fallait manifester à ce sommet. Les arrestations sans motif étaient totalement injustifiées», a-t-elle dit.

Vers 14h30, la marche a pris fin au coin des rues Gilford et Saint-Denis.

Même si des policiers déguisés en manifestants ont fait monter la tension en jouant au chat et à la souris dans les ruelles longeant le parcours de la marche, la manifestation s'est déroulée paisiblement.

La police a toutefois arrêté deux hommes, l'un pour manquement à des conditions et l'autre pour voies de fait sur un policier.