Les hommages se sont multipliés hier à la suite de la mort de John Babcock, dernier vétéran canadien de la Première Guerre mondiale. Selon l'Institut Historica-Dominion, sa famille aurait refusé qu'on lui fasse des funérailles nationales.

Cet organisme voué à l'enseignement et à la promotion de l'histoire canadienne menait depuis quatre ans une campagne en faveur de funérailles officielles pour le dernier vétéran connu de la Grande Guerre. À défaut, l'Institut souhaite que l'on décrète une journée nationale de commémoration.

 

«Dans l'histoire canadienne, quelque chose de très particulier est arrivé hier (jeudi) avec la mort de M. Babcock», a dit à La Presse Marc Chalifoux, vice-président-directeur de l'organisme.

«En 2006, poursuit-il, alors qu'il ne restait que trois survivants canadiens, nous avions lancé une pétition en ligne en faveur de l'organisation de funérailles nationales. Environ 90 000 Canadiens l'avaient signée en trois semaines. Puis, le 21 novembre 2006, la Chambre des communes avait adopté à l'unanimité une résolution pour que le gouvernement offre à la famille du dernier soldat la possibilité de tenir de telles funérailles. Mais la famille de M. Babcock a poliment décliné.»

Ottawa n'a ni confirmé ni infirmé cette affirmation de l'Institut. «Le gouvernement du Canada a été en contact avec les membres de la famille de M. Babcock concernant ses préférences. Comme vous pouvez le constater, il s'agit d'une question très personnelle pour la famille et je ne commenterai pas davantage à ce sujet», a indiqué l'attaché de presse du premier ministre, Dimitri Soudas.

Il est toutefois acquis que le gouvernement fédéral rendra hommage à M. Babcock dans les prochains jours.

Cela dit, les hommages se sont multipliés hier à la mémoire de John Babcock, qui avait 109 ans et demeurait à Spokane, dans l'État de Washington. Plusieurs ont dit que c'était la fin d'une époque, qu'une importante page de l'histoire avait été tournée. «C'était un homme remarquable a lancé l'ancien ministre des Anciens combattants, Greg Thompson, joint dans sa circonscription. En 1914-1918, le Canada ne comptait que 8 millions d'habitants. Plus de 600 000 d'entre eux se sont enrôlés ou ont été conscrits et plus de 60 000 ont perdu la vie.