Pour avoir laissé tomber son sous-traitant Danny's Construction Company inc en octobre 1998, dans le cadre de la reconstruction du toit du stade olympique, Birdair et sa compagnie d'assurance se voient condamnées par la Cour supérieure à payer 6,5 millions de dollars à cette entreprise basée au Minnesota.

La somme devrait atteindre des chiffres beaucoup plus élevés, avec l'ajout des taxes et les intérêts accumulés depuis 1998. Mais la facture ne s'arrête pas là. Estimant que Birdair a abusé du processus judiciaire, notamment en compliquant inutilement ce qui aurait pu être simple, le juge Jacques A. Léger la condamne aussi à payer 250 000$ en frais extra-judiciaires, ainsi que les dépens, incluant l'intégralité des frais d'experts encourus par Danny's Construction.

 

En 1997, Birdair avait été retenue par la RIO pour reconstruire le toit du Stade. Birdair avait à son tour choisi Danny's Construction comme sous-traitant, afin de se débarrasser de l'ancien toit en kevlar, et reconstruire le nouveau toit selon les plans Birdair. Mais il y a eu des changements aux plans et devis, des délais, des dépassements de coûts... En octobre 1998, Birdair larguait Danny's, pour confier le travail à Montacier, une firme de Laval. Danny's intentait la poursuite dont il est question ici, et Birdair répliquait par une contre-poursuite de 12 millions, incluant les 2 millions payés à Montacier, et les 9,2 millions en dépassements de coûts dûs au retard à terminer la toiture. Au 33e jour du procès, Birdair a soudainement soustrait 7 millions de sa réclamation en dépassements de coûts, et 1,5 million de sa réclamation à Danny's. En bout de ligne, Birdair a de toute façon été déboutée.

Le juge a qualifié le procès de «hors norme. L'audience a duré 72 jours, étalés entre novembre 2008 et mai 2009. À cela, il faut ajouter sept jours pour la visite des lieux, les conférences de gestion et une rencontre extraordinaire avec tous les experts. Il va sans dire qu'une quantité impressionnante de documents ont été déposés. Danny's a déposé 367 pièces réparties sur 14 000 pages, tandis que Birdair y est allée de 5 000 pièces, représentant quelques 26 000 pages.

Rappelons enfin que des modules du nouveau toit s'était déchirés en février et mars 1999, alors que les travaux n'étaient pas complétés.