Le Parti municipal de Longueuil (PML) perd un de ses membres. Un conseiller de l'arrondissement Saint-Hubert, Jacques E. Poitras, quitte la formation pour siéger comme indépendant.

«Depuis deux semaines, je dois vous dire que je me questionne par rapport au déroulement du conseil municipal», a confié M. Poitras à La Presse.

C'est une lourde perte pour le parti, piloté par Gilles Grégoire depuis la démission de Jacques Goyette vendredi dernier. Conseiller municipal depuis 1996, M. Poitras était membre du comité exécutif, responsable de la sécurité publique, sous l'administration du maire Claude Gladu.

Le PML a dirigé la cinquième ville du Québec pendant 27 ans avant que son chef Jacques Goyette perde les élections du 1er novembre aux mains de Caroline St-Hilaire. La formation a toutefois conservé la majorité au conseil municipal, avec 15 sièges sur 26.

Or, la plupart des décisions importantes prises par l'administration doivent obtenir l'aval du conseil municipal.

Avec la perte de M. Poitras, toutefois, cette majorité devient beaucoup plus fragile. Le conseil est désormais composé de 14 membres du PML, de 12 membres d'Action Longueuil (avec le vote de la mairesse) et d'un indépendant.

Si M. Poitras et un autre conseiller du PML devaient rejoindre le parti de Caroline St-Hilaire, celle-ci aura toute la latitude pour diriger la Ville à sa guise.

Mal à l'aise

Jacques E. Poitras dit s'être senti mal à l'aise face au déroulement des premières séances du conseil municipal. En levée de rideau de la première réunion, le PML a notamment profité de sa majorité pour nommer 13 de ses membres au conseil d'administration de la Conférence régionale des élus, un organisme qui sert d'intermédiaire entre les villes de la Rive-Sud et Québec.

«Le but de tout ça, c'est de travailler pour les citoyens, a-t-il résumé, de mettre de côté l'esprit des guerres de clochers et travailler pour la Ville.»

Il y a trois semaines, la mairesse St-Hilaire n'a nommé que cinq conseillers à son comité exécutif, alors qu'elle aurait pu en nommer sept. Les deux sièges vacants pourraient servir d'appât pour inciter des conseillers de l'opposition à traverser la salle du conseil municipal, ont confié des sources au cours des dernières semaines.

M. Poitras ne cache pas son intérêt pour un éventuel retour dans l'équivalent du conseil des ministres.

«Si la mairesse me tend la main, c'est sûr que je ne changerai pas de parti, je resterai indépendant, a-t-il indiqué. Mais si elle est prête à faire preuve de transparence au niveau de l'exécutif, ça me fera plaisir de siéger.»