Le maire Gérald Tremblay a refusé hier de se réjouir du scandale qui a mené à la chute de Benoit Labonté. Il a plutôt déploré la controverse qui éclabousse son rival, affirmant qu'elle va contribuer à alimenter le cynisme des Montréalais à l'égard de leurs élus.

«Je ne vois pas ce qu'il y a de réjouissant dans le malheur des autres, a-t-il indiqué. D'autant plus que ça contribue à alimenter le niveau de cynisme de la population, ce qui est néfaste pour tous les élus municipaux.»

La chef de Vision Montréal, Louise Harel, a affirmé samedi que son bras droit a été la victime d'un «assassinat politique» orchestré par l'entourage du maire, mais celui-ci a nié cette affirmation.

«Ça a été démenti par les journalistes, je trouve ça totalement ridicule», a-t-il affirmé.

Le maire affirme qu'il n'était pas au courant des allégations selon lesquelles Benoit Labonté a eu des liens avec l'homme d'affaires Tony Accurso, pas plus qu'il ne savait que les deux hommes avaient eu des échanges téléphoniques plus tôt cette année. Il dit avoir appris ces informations «comme tout le monde», avec la diffusion des premiers reportages vendredi.

Interrogé à savoir s'il connaissait l'entrepreneur au coeur du scandale des compteurs d'eau, Gérald Tremblay a répondu: «Je n'ai jamais rencontré M. Accurso.»

Le même moule

Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, voit dans le scandale qui a coûté son poste à Benoit Labonté la preuve que Vision Montréal est coulé dans le même moule qu'Union Montréal.

«Plus la campagne avance, plus il devient évident que ces deux formations politiques, c'est du pareil au même, a-t-il raillé. Ce sont les mêmes réseaux occultes de financement et le même star système avec des gens souriants pour couper des rubans pendant qu'en arrière, il y a de puissants tireurs de ficelles.»

Il dit avoir rencontré Louise Harel au mois d'avril pour la mettre en garde contre les risques de s'associer à Benoit Labonté. Il reproche à l'ancien maire de l'arrondissement de Ville-Marie son rôle dans la vente de la Gare Viger, alors qu'il portait toujours les couleurs d'Union Montréal. Cette transaction, dit M. Bergeron, a été teintée par le favoritisme.

«Mme Harel n'avait pas de raison de ne pas savoir», a-t-il tranché.