Si ce n'était de la pancarte à l'extérieur, on aurait peine à deviner que l'édifice au toit pentu, de style «chalet», abrite le tout nouveau Casino de Mont-Tremblant qui a ouvert ses portes hier.

Vraiment, l'endroit est sans prétention. L'hiver, on pourra même se présenter en bottes de ski, directement des pentes. Le casino fournira même les pantoufles.

 

Tout juste avant l'inauguration du casino, construit au coût de 66,5 millions, il a été possible d'en faire le tour et d'y prendre des photos avant l'arrivée des premiers clients.

On y retrouve 400 machines à sous, 25 tables de jeu avec croupiers, dont cinq tables de poker Texas Hold'em, le tout réparti sur trois étages et 6500 m2. Au total, 225 personnes y travailleront.

Outre les nombreuses oeuvres d'art de la collection Loto-Québec, le nouveau casino n'est pas du tout tape-à-l'oeil. Le style chalet de l'extérieur est repris à l'intérieur, avec ce foyer géant installé dans l'entrée, devant un grand mur d'eau.

Ce qu'il a de spectaculaire, ce casino, ce sont ses immenses fenêtres qui permettent d'apprécier de partout les paysages des Laurentides et même, l'hiver, de voir descendre les skieurs sur les pistes. D'ailleurs, une télécabine, le Casino Express, relie le casino au Versant Sud de la station.

Le casino ne comprend pas de restaurant - seulement de quoi casser une petite croûte - ce qui étonne dans la mesure où il n'y a rien dans les environs immédiats, au pied de ce Versant Soleil, en retrait du village Intrawest et du village même de Mont-Tremblant. «Le casino est là pour longtemps, et il aura sûrement bientôt des voisins», dit le directeur général du casino, Daniel Bissonnette. Pour l'instant, c'est encore plutôt la forêt.

Quand on lui demande combien il espère que le casino rapporte, M. Bissonnette reste évasif. «Nous pensons bien que le casino sera rentable dès sa première année», dit-il.

Mais ne parliez-vous pas de 50 millions de dollars par année? Ça, c'était les estimations de départ, dit M. Bissonnette, qui ajoute que «la situation économique de la dernière année nous a inquiétés». Pas question de prédictions pour l'instant, donc, si ce n'est ces 500 000 visiteurs espérés annuellement.

Si le terrain même et l'édifice du casino appartiennent à Loto-Québec, les environs appartiennent toujours à Intrawest, et c'est à cette entreprise que revient le travail de démarchage pour attirer des hôtels. Impossible de savoir pour l'instant si des chaînes se montrent intéressées: Ian Galbraith, directeur des communications chez Intrawest, à Vancouver, a refusé de dire quoi que ce soit sur les discussions en cours ou même d'évoquer les taux d'occupation de la station au cours de ces derniers mois de récession.

Pierre Pilon, maire de Mont-Tremblant, ne cache pas que les derniers mois n'ont pas été faciles et que la ville a enregistré une baisse de touristes. Il compte d'ailleurs sur le nouveau casino pour changer la donne. «Le problème jusqu'ici, c'est que les touristes n'avaient pas grand-chose à faire après le souper. Ça manquait un peu d'action. Là, avec le casino et avec le projet de spa de niveau international qui devrait faire 20 000 pieds carrés, ça ajoute aux activités.»

Pour Loto-Québec, l'objectif demeure d'attirer au Mont-Tremblant de riches touristes de l'Ontario et des États-Unis. D'ailleurs, si les sections de haute mise n'occupent que 4% ou 5% de la superficie des trois autres casinos québécois, elles comptent pour 13% de celle du casino de Mont-Tremblant.

Pour l'année financière qui s'est terminée le 31 mars, le secteur des casinos de Loto-Québec a cumulé des revenus de 915,4 millions, ce qui représente une hausse de 2,3% par rapport à l'exercice 2007-2008.