Mafioso un jour, mafioso toujours, peut-on dire du caïd Giuseppe Armeni. En libération conditionnelle après une condamnation à vie pour un meurtre commis en 1971, le vieux chef de «famille» à la retraite de 72 ans vient d'être envoyé dans une maison de transition pour avoir fait des fanfaronnades et des menaces à la ronde dans une résidence pour personnes âgées où il logeait depuis l'été dernier.

Une des grandes figures du clan calabrais, Armeni n'a pas tellement changé depuis qu'il est sorti de prison à l'automne 1994, en marge d'une condamnation à 13 ans de pénitencier pour trafic de drogue. Malgré son âge avancé, il a continué de jouer les mafieux partout où il est passé. Avant d'être placé dans une résidence pour personnes âgées, il vivait chez sa soeur.

 

»Impulsif et rigide»

Après 14 ans de liberté surveillée, Armeni a été ramené derrière les barreaux en décembre dernier. Il venait alors d'être arrêté pour avoir «menacé de mort, bousculé et sommé de venir se battre dehors» un autre pensionnaire âgé de la maison d'accueil qui l'hébergeait depuis quelques mois. Juste auparavant, il avait également harcelé une vieille femme qui lui refusait son amitié.

Lors de sa première rencontre avec les autorités pénitentiaires, Armeni s'est défendu en disant sur un ton colérique que le vieil homme l'avait traité de «maudit Italien». Il alléguait avoir été victime d'un complot visant à le chasser de son nouveau lieu de résidence. Traduit en justice, il s'est reconnu coupable le 5 mars dernier, en Cour du Québec, à une accusation de menaces de mort. En échange de son plaidoyer, le ministère public a laissé tomber l'inculpation de voies de fait. Le mafioso montréalais a écopé d'une condamnation avec sursis. Celle-ci est assortie d'une période de probation de trois ans.

«Les présents événements rappellent votre caractère impulsif et rigide», a noté la Commission nationale des libérations conditionnelles (CNLC). Compte tenu de sa santé précaire, les assesseurs du tribunal carcéral ont choisi de le diriger dans une maison de transition, plutôt que de le garder au pénitencier.