L'homme d'affaires Tony Accurso est un partenaire de longue date du Fonds de solidarité FTQ, qui a investi 114 millions dans ses entreprises.

Le fondateur du Fonds, l'ex-président de la Fédération des travailleurs du Québec Louis Laberge, était un ami de M. Accurso, qui a dit de lui qu'il était «un père pour moi».

 

Le Fonds de solidarité FTQ a été créé en 1983. En 1990, le Fonds a investi 4,4 millions dans l'usine de tuyaux de béton Hyprescon, de M. Accurso.

En 1993, la compagnie Marton, propriété de M. Accurso, avait fait les plans et construit le siège social de la FTQ, un projet de 45 millions. Le Fonds a ensuite acheté l'un des deux immeubles pour 17,7 millions. La même année, le Fonds a investi 16 millions dans les Galeries Laval, un centre commercial acquis par M. Accurso et dont un des locataires est le Tops Supper Club, également propriété de M. Accurso.

Le partenariat s'est poursuivi après le départ de M. Laberge en 1993. En 1999, le Fonds et M. Accurso ont mis la main sur Simard-Beaudry. Une société contrôlée par M. Accurso est devenue copropriétaire, avec le Fonds de solidarité, d'un terrain voisin de la station de métro Montmorency, à Laval. Ces terrains demeurent vacants malgré leur proximité avec le métro. L'administration du maire Gilles Vaillancourt souhaitait y voir se construire des tours d'habitation ou de bureaux.

Les liens personnels ont aussi été durables entre M. Accurso et les dirigeants de la FTQ. Le président de la FTQ et du Fonds de solidarité, Michel Arsenault, s'est décrit comme «l'ami depuis 20 ans» de M. Accurso. Début décembre, M. Arsenault a été l'invité de M. Accurso sur son yacht Touch, en compagnie de Jean Lavallée, l'ex-président du syndicat FTQ-Construction.

Ce navire de 36 m de long, dont le port d'attache est aux îles Vierges, compte quatre luxueuses cabines. Lorsqu'il n'est pas requis pour M. Accurso et ses invités, il est offert en location pour une somme de 55 000$ à 75 000$ par semaine.

Plus grande réserve

À la suite des reportages de Radio-Canada et des révélations de La Presse, le Fonds de solidarité s'est défendu en affirmant que les entreprises de M. Accurso n'avaient bénéficié d'aucun traitement de faveur. Le Fonds souligne que les investissements dans les entreprises de M. Accurso affichent un rendement annuel de 12,8%.

Cependant, M. Arsenault a affirmé qu'à l'avenir, il observerait une plus grande réserve. «Ce qui va changer, c'est la façon dont je vais gérer mes activités personnelles afin que le devoir de réserve qu'exige mon poste soit le mieux respecté, et cela, avec qui que ce soit», a-t-il écrit dans une lettre ouverte dans La Presse.