Même si le rapport de Montréal-Nord en santé, rendu officiellement public hier, fait explicitement mention du comportement «inapproprié» de certains agents du poste de quartier 39, aucun policier n'a fait l'objet de sanctions ou de réprimandes officielles, indique Jean-Guy Gagnon, directeur adjoint de la direction stratégique du SPVM.

«Il n'y a pas eu de sanctions. On a eu des plaintes, il y a eu médiation ou retrait de plaintes, mais on n'a aucun dossier précis de policiers reconnus coupables de profilage racial.»

 

Dans l'immédiat, la police espère que le rapport de Montréal-Nord en santé va contribuer à la création d'un climat «un peu moins incendiaire», dit M. Gagnon. «Le rapport démontre que c'est loin d'être une problématique qui est strictement reliée à la police. Il y a des problématiques d'accès à l'emploi ou à des installations sportives.»

Néanmoins, les membres de Montréal-Nord en santé insistaient hier en conférence de presse sur le fait que l'assainissement des relations entre les citoyens et la police demeure la priorité numéro un dans le quartier. «S'il y a une action à poser, c'est au niveau de la sécurité publique», dit la porte-parole des 120 participants aux chantiers, Brunilda Reyes, des Fourchettes de l'espoir.

Et le premier geste à poser, c'est la mise en place d'une table de concertation sur la sécurité publique, qui donnerait un lieu d'échange entre la police, les groupes et les citoyens.

«Il y a une éducation à faire, des cultures à faire connaître. Chez moi, les policiers, ça n'était pas vraiment nos amis, souligne Brunilda Reyes. On ne peut pas demander à un jeune de respecter l'autorité à n'importe quel prix. Si un jeune se sent touché dans son respect de lui-même, il va répondre.»

D'autres participants aux chantiers estiment que la police doit changer sa façon d'intervenir. «Ça m'est arrivé souvent de me faire interpeller de façon impolie et c'est arrivé aussi à mes voisins âgés», raconte Andréanne, membre de Montréal-Nord en santé. «Ce sont souvent les policiers les plus jeunes qui travaillent dans le quartier, et ils n'ont pas eu le temps d'apprendre que c'est leur rôle de calmer le jeu.»