Contrairement aux ambulanciers réguliers qui attendent les appels à la caserne ou dans l'ambulance, les ambulanciers qui suivent des horaires de faction peuvent se trouver à la maison lorsqu'ils reçoivent leurs appels. Tout ce qu'ils ont à faire, c'est de demeurer disponibles pendant sept jours, 24 heures sur 24, sur une période de 14 jours. C'est ce qu'on appelle l'horaire 7/14.

Comme les membres de l'équipe d'ambulanciers sont séparés et qu'ils ne sont souvent pas en possession du véhicule d'urgence, les délais d'intervention sont plus longs.

"C'est pas compliqué, j'ai deux ambulanciers qui sont en poste du lundi au vendredi de jour et qui attendent les appels à la caserne, explique Pascal Lapointe, superviseur chez Ambulances Farnham. Le reste du temps, ce sont deux ambulanciers qui attendent les appels chez eux."

Malgré toute leur bonne volonté, les deux équipes n'ont pas le même taux d'efficacité.

"On ne se le cachera pas, l'équipe régulière couvre 40 heures par semaine et l'équipe 7/14 en couvre 168. L'équipe 7/14 reçoit beaucoup plus d'appels pour des arrêts cardiaques que l'équipe régulière. Pourtant, l'équipe régulière a réussi à sauver quatre personnes victimes d'arrêts cardiaques l'an passé. L'équipe 7/14 n'en a pas sauvé une seule", déplore Pascal Lapointe.

Si plusieurs municipalités de la Montérégie, dont Bedford et Farnham, sont couvertes par des services ambulanciers qui emploient des horaires de faction, c'est surtout en raison d'un manque de financement, pense Claire Laviolette, directrice d'Ambulances Farnham.

Si le gouvernement du Québec allouait les fonds nécessaires à l'instauration de quarts de travail couvrant 24 heures sur 24, Claire Laviolette ne mettrait pas une minute à modifier ses horaires et à offrir ce service.

"Je changerais tout ça dès cet après-midi, assure-t-elle. Des ambulanciers qui veulent un quart de travail régulier, il n'en manque pas. C'est toutefois beaucoup plus difficile d'en trouver pour assurer des gardes sur appel suivant l'horaire 7/14. Ça, c'est une job que je ne ferais pas."