Plus de trois mois après le meurtre d'une jeune fille dans un petit village du Vermont, l'oncle de la victime a été accusé, mercredi, de l'avoir enlevée, violée et assassinée.

Accusé en vertu du droit fédéral des États-Unis, Michael Jacques, 42 ans, pourrait faire face à la peine de mort, même si la peine capitale n'est pas en vigueur au Vermont. Incarcéré depuis le 29 juin dernier pour l'enlèvement de Brooke Bennett, sa nièce de 12 ans, Jacques n'avait jusqu'ici pas été accusé de meurtre, faute de preuve.

 

Jacques, «un homme que Brooke adorait», selon sa grand-mère, avait déjà été reconnu coupable d'agression sexuelle grave en 1993. Il figure au registre des délinquants sexuels de l'État. Sa famille ignorait tout de son passé.

Selon les documents présentés au palais de justice de Burlington, mardi, l'autopsie pratiquée sur le corps de la victime a déterminé que Brooke Bennett avait été droguée puis violée, avant d'être étouffée à l'aide d'un sac de plastique.

Dans un avis spécial, le grand jury du Vermont soutient que Jacques a «intentionnellement tué» Brooke Bennett, de façon «particulièrement haineuse, cruelle et dépravée, commettant cette offense en l'ayant considérablement préparée et préméditée».

Raymond Gagnon, l'ex-beau-père de la jeune fille et complice présumé de Jacques, avait pour sa part été accusé d'entrave pour avoir cherché à détruire un ordinateur contenant des preuves. Ce chef d'accusation a été retiré mardi, sans explication du procureur. Gagnon a toutefois été accusé de production et de transport de pornographie juvénile par l'État du Texas.

La grand-mère de Brooke, Lucinda Milne, n'a pas voulu commenter l'inculpation de Jacques, hier. En juillet dernier, quelques jours après le meurtre de sa petite-fille, elle avait déclaré à La Presse qu'elle était en faveur de la peine de mort. «Mais je ne veux pas que ça leur arrive. C'est trop facile. Je veux que Michael Jacques et Ray Gagnon aillent en prison, avait-elle dit. Ce n'est certainement pas la mort qui rendrait justice à Brooke.»

La disparition le 25 juin de l'adolescente souriante aux grands yeux verts a donné lieu à la plus grande enquête pour enlèvement jamais menée au Vermont.