Lorsqu'au lendemain du tsunami de 2004, le recteur de l'Université d'Ottawa a demandé aux étudiants d'amasser des fonds pour aider les victimes, Caroline Bouchard est sortie de ses gonds. «Je trouvais que ça ne suffisait pas. On avait un rôle beaucoup plus important à jouer dans le développement de notre planète.» C'est à ce moment que l'idée lui est venue de créer un programme permettant aux étudiants d'aider au développement de certains pays tous en demeurant à l'écoute de leurs besoins locaux. «Je ne voulais pas qu'on parte sauver l'Afrique. Je voulais qu'on s'y rende, qu'on écoute la population et qu'on y fasse quelque chose de constructif», explique la diplômée en droit, qui vient d'entreprendre un deuxième baccalauréat en développement international. Après des milliers d'heures de bénévolat, le souhait de Caroline et de ses collègues commence enfin à se réaliser. Elle arrive tout juste d'un premier séjour de deux mois dans un bidonville de Lusaka, en Zambie, auquel a pris part un premier groupe de 12 étudiants. Ils ont travaillé au centre Bwafwano, qui offre notamment des services aux personnes atteintes du VIH/sida. «Même si on communiquait depuis un an, ça a été un choc pour eux qu'on arrive et qu'on leur demande d'apprendre d'eux. Ils ont l'habitude de se faire dire: «On va bâtir une école, voici 80 000$.» Nous, on voulait faire du travail humanitaire plus humainement.» Caroline promet de retourner en Zambie et d'aller bientôt au Bénin. En plus de ses études, elle a trouvé le temps dans la dernière année d'effectuer un stage au bureau du député libéral Keith Martin et de diriger La rotonde, le journal des étudiants de l'Université d'Ottawa. «Je n'y peux rien, j'ai toujours besoin de me dépasser», dit-elle.